Législatives au Luxembourg: "Stop ou encore" pour Jean-Claude Juncker

  • Le ministre de l'Economie luxembourgeois Etienne Schneider, le 12 février 2013 à Bruxelles
    Le ministre de l'Economie luxembourgeois Etienne Schneider, le 12 février 2013 à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
  • Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le 27 juin 2013 à Bruxelles
    Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le 27 juin 2013 à Bruxelles AFP/Archives - Thierry Charlier
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AFP

Reconduire "l'éternel" Jean-Claude Juncker pour un nouveau mandat ou faire souffler un vent d'"air frais": les électeurs luxembourgeois doivent trancher dimanche lors d'élections législatives anticipées à l'issue plus qu'incertaine depuis des décennies.

Les 628 bureaux de vote répartis dans le second plus petit pays de l'UE, après Malte, qui compte 238.587 électeurs, ouvrent à 08H00 (06H00 GMT) et fermeront à 14H00 (12H00 GMT). Les premiers résultats sont attendus en début de soirée.

Après 18 ans au pouvoir, M. Juncker, chef de file du Parti chrétien-social (CSV), a provoqué des élections sept mois avant l'échéance normale, après avoir été lâché par le Parti socialiste (LSAP), son partenaire traditionnel.

Comme l'opposition, les socialistes dénonçaient la responsabilité politique du Premier ministre dans le scandale du service de renseignement, qui a commis de graves irrégularités, notamment en espionnant à grande échelle la population et une partie de la classe politique.

A près de 59 ans, dont la moitié au gouvernement, M. Juncker est donc confronté à l’usure du pouvoir et à une certaine lassitude de la population en quête d’hommes nouveaux, dans un contexte économique plus difficile pour ce pays qui reste l'un des plus riches du monde mais qui a vu le taux de chômage grimper à près de 7% et l'endettement multiplié par trois en 15 ans.

Facilement élu en 1995, 1999, 2004 et 2009, Jean-Claude Juncker fait cette fois face à un adversaire, le socialiste Etienne Schneider, qui ne cache pas son ambition de lui ravir son poste.

"Aujourd'hui, je veux vraiment être Premier ministre pour donner une nouvelle dynamique au pays et le réformer de fond en comble", a lancé le dirigeant socialiste de 42 ans, connu pour son franc-parler.

Coalition inédite?

Le citoyen "se rappellera-t-il que ce n'est pas un luxe mais un besoin vital de respirer l'air frais, de sentir la brise sur sa peau?", s'interrogeait samedi le journal de centre-gauche Tageblatt.

"Le parti socialiste et son chef de file sont entrés dans la campagne avec l'idée de changer l'air vicié. Pourquoi pas? Mais qu'y a-t-il de si révolutionnaire à vouloir abaisser à 16 ans l'âge du droit de vote ou à réduire la durée des mandats politiques", se demandait un autre quotidien, le Wort, proche des chrétiens-sociaux.

Le parti chrétien-social s’attend à perdre des voix, même s'il devrait rester la principale force politique du Grand-Duché, lui qui est au pouvoir quasiment sans interruption depuis 60 ans.

"Je voudrais que le CSV reste le parti le plus fort, ainsi nous pourrons gouverner au cours des cinq prochaines années. Si ça n'est pas le cas, je serai député de l'opposition", a annoncé M. Juncker, actuel doyen des dirigeants de l'UE, qui dit toutefois avoir abandonné toute ambition européenne.

Selon un sondage, le CSV perdrait trois sièges à la Chambre des députés, où il en compte actuellement 26 sur 60. Ces sièges seraient récupérés par les libéraux du maire de Luxembourg-Ville, Xavier Bettel, qui en obtiendraient 12 et seraient au coude à coude avec les socialistes.

Autre probable gagnant, les Verts de François Bausch, allié de M. Bettel à la mairie de Luxembourg. Le libéral et l'écologiste ne cachent pas leur volonté de former une coalition à trois, sans les chrétiens-sociaux, ce qui serait une première au Grand-Duché.

Il leur faudra pour cela rallier les socialistes. "S’il est possible de mettre en œuvre, à trois, de véritables réformes en vue de moderniser l’État et de lui donner un nouvel élan, alors oui, je suis en faveur d’une coalition à trois", a déclaré M. Schneider, qui n'envisage pas officiellement une réconciliation avec les chrétiens-sociaux.

Le CSV a axé sa campagne sur la personnalité et l’expérience de M. Juncker et le besoin de stabilité du pays, mettant en garde les électeurs contre une coalition à trois.

Au total, neuf partis se présentent aux législatives, de l’extrême gauche avec Dei Lenk et le Parti communiste, à la droite populiste incarnée par l’ADR.

Source : AFP

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