Aveyron : un plan pluriannuel contre la pauvreté

L'Aveyron n'est pas épargné par la précarité et l’exclusion sociale. Services de l’État et du Département, associations, organismes publics et privés étaient tous représentés hier matin à la CCI de Rodez pour lancer la déclinaison aveyronnaise du "plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale", dirigé au niveau national par François Chérèque et mis en musique au plus près des acteurs de proximité par le préfet Christophe Parisot, référent national. 

"Bonnes pratiques"

Ce plan lancé en janvier se détaille désormais par bassins de vie et marque la volonté, impulsée par le gouvernement, d’adapter pour chaque territoire une réflexion et des solutions afin de lutter plus efficacement contre la pauvreté. "En cinq ans, il faut passer de l’analyse à la diffusion des bonnes pratiques pour réduire les spirales de la précarisation", a lancé le préfet Parisot. 

Personnes âgées, jeunes et familles monoparentales

"La pauvreté existe en Aveyron de manière inégale selon les territoires. Elle frappe d’abord les personnes âgées et notamment les anciens agriculteurs qui ont des retraites de misère". Jean-Claude Luche, président du conseil général, n’a pas démenti dans ses propos par le préfet Parisot qui relève que "la précarité touche d’abord le monde rural et, pour ceux qui y résident, l’éloignement des centres d’entraide y contribue plus encore. Le Nord-Aveyron et le sud-ouest du département sont largement impactés. En outre, les personnes âgées sont touchées par la précarité énergétique: elles se privent pour assurer ces besoins primaires qui assurent leur survie".

Les jeunes et les familles monoparentales sont également largement présentes dans le diagnostic de la pauvreté en Aveyron. 39 % des moins de 25 ans sont ainsi demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues. "Et s’ajoute à cela le non-recours au droit qui prive les populations fragiles des aides auxquelles elles peuvent prétendre. Ici, on n’ose pas demander, par fierté, comme s’il y avait une stigmatisation des aides...", poursuivait M. Parisot.

Groupes locaux

Pour conduire le diagnostic et l'action, un groupe d’appui, force de propositions chargé du suivi du plan doit se réunir tous les semestres. Des groupes locaux sont également constitués autour du logement et de la précarité, de l’emploi et de la formation, et de la santé. 28 "fiches action" autour de 12 axes de travail ont été éditées à l’intention de ces groupes.