Brassaï: un amour inaltérable pour Paris, exposé à l'Hotel de Ville

  • Une femme regarde les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013
    Une femme regarde les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013 AFP Photo - Thomas Samson
  • Des visiteurs regardent les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013
    Des visiteurs regardent les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013 AFP Photo - Thomas Samson
  • Un visiteur regarde les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013
    Un visiteur regarde les photographies de Brassaï exposées à l'Hotel de Ville de Paris, le 6 novembre 2013 AFP - Thomas Samson
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AFP

Il y avait passé une douce année dans sa petite enfance. Il y est revenu à l'âge de 24 ans et ne l'a quasiment plus quittée. Le photographe Brassaï a éprouvé un amour inaltérable pour Paris, qui lui offre une grande exposition.

C'est dans la Ville Lumière que l'artiste d'origine hongroise, né en 1899 à Brasso en Transylvanie et décédé en 1984 dans le sud de la France, a choisi de faire oeuvre.

L'Hôtel de Ville invite à partir de vendredi le public à engager une promenade savoureuse dans le Paris des années 1930 de Brassaï, peuplé de grandes bourgeoises et de prostituées, de saltimbanques et de mauvais garçons, de travailleurs et d'enfants joueurs. Une capitale qui devient mystérieuse, voire surréaliste, la nuit, sous la pluie ou lorsque monte le brouillard.

Le visiteur retrouvera des icônes - "La fille de joie" du quartier Italie, le baiser d'"Au bistrot" (vers 1930) - et fera des découvertes comme la cathédrale Notre Dame dans un reflet, qui n'a jamais été montrée, souligne Agnès de Gouvion Saint-Cyr, commissaire de l'exposition.

"L'exposition ne présente que des tirages d'époque de la main de Brassaï", ce qui lui donne une "atmosphère intimiste", déclare à l'AFP Philippe Ribeyrolles, neveu de l'artiste et gestionnaire de son oeuvre.

De son vrai nom Guyla Halasz (il prendra le pseudonyme de Brassaï en devenant photographe), l'artiste est né dans une famille d'intellectuels hongrois. Son père, professeur de français, prend une année sabbatique pour vivre à Paris, près des jardins du Luxembourg. Guyla a quatre ans et découvre ébloui les parcs, les jeux d'enfants, les élégantes en calèche, mais aussi le cirque du véritable Buffalo Bill.

Le Paris de 1900 sera "sa Madeleine de Proust", relève Mme de Gouvion Saint-Cyr. Il gardera de ce séjour des "images latentes" qui nourriront son oeuvre.

Artiste complet

Après des études aux Beaux-Arts de Budapest puis de Berlin, le jeune homme s'installe à Paris en 1924.

Fréquentant les milieux artistiques de Montparnasse, Brassaï se fait journaliste, collectionnant les photographies, avec l'idée de monter une agence de presse.

Correspondant pour des journaux roumains, hongrois et allemands, il se met lui-même à la photographie pour mieux saisir les mystères de Paris.

Les surréalistes comme André Breton sont séduits par son univers. Brassaï participe à l'illustration de quasiment tous les numéros de la revue "Minotaure".

Avec talent, il capte le Paris des Années folles, le monde de la nuit. "Il partage avec Pablo Picasso la passion du cirque et l'amour des femmes", souligne Mme de Gouvion Saint-Cyr. Il aime également les animaux, réalisant un film poétique sur les pensionnaires du zoo de Vincennes.

Le photographe, naturalisé français en 1949, cherche à saisir également l'âme du Paris éternel, son charme ineffable, ses monuments.

"Brassaï est inscrit dans le monde de l'art de son époque. Il sait tout faire, y compris sculpter. C'est un artiste complet", constate la commissaire.

M. Ribeyrolles, qui travaille à l'Hôtel de Ville, est à l'origine de la manifestation.

"C'était important pour moi qu'elle soit montrée dans un lieu où la gratuité est de mise car je voulais que Brassaï soit présenté au plus grand nombre", explique le filleul du photographe.

"Brassaï. Pour l'amour de Paris", qui se tiendra jusqu'au 8 mars, est la dernière exposition à l'Hôtel de Ville sous le mandat de Bertrand Delanoë, à la tête de la mairie depuis 2001. Le titre choisi est un clin d'oeil à l'ouvrage "Pour l'honneur de Paris" (1999) écrit par M. Delanoë avant sa conquête de la capitale.

L'Hôtel de Ville a mis à l'honneur ces dernières années plusieurs grands photographes français: Willy Ronis (503.000 visiteurs en 2005-2006 alors que l'artiste était encore vivant), Doisneau "en liberté" (300.000 personnes en 2006/2007), Izis (250.000 visiteurs en 2010).

Source : AFP

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