Le Foll en Bretagne en pleine crise de l'agrolimentaire

  • Stéphane Le Foll le 29 octobre 2013 à Matignon à Paris
    Stéphane Le Foll le 29 octobre 2013 à Matignon à Paris AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Le maire de Cahaix-Plouguer, Christian Troadec le 5 novembre 2013 lors d'une réunion  la préfecture de Rennes
    Le maire de Cahaix-Plouguer, Christian Troadec le 5 novembre 2013 lors d'une réunion la préfecture de Rennes AFP/Archives - Frank Perry
Publié le
AFP

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll est arrivé vendredi en Bretagne pour une journée consacrée à la crise de l'agroalimentaire qui frappe la région de plein fouet, et a fixé de nouveaux enjeux: une évolution vers l'agroécologie et des filières "sans aide à l'export".

"Maintenant, il est temps qu'on pense à construire des filières sans aide à l'exportation", a déclaré M. Le Foll, dans une allusion à la fin des "restitutions" qui affecte notamment les volaillers bretons Doux et Tilly-Sabco.

Avec Bruxelles, "il y a d'autres possibilités d'aides: à l'investissement, à la promotion", a dit le ministre qui doit rencontrer le 22 novembre le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, avec les représentants des volaillers de Bretagne.

Avant une réunion avec la Banque publique d'investissement (Bpifrance), vendredi matin, M. Le Foll a exposé sa vision pour le secteur, un des piliers de l'économie bretonne: "Il existe en Bretagne des réseaux qui ont montré qu'ils étaient capables à la fois d'avoir un haut niveau de production et de rendement et en même temps d'être en capacité de respecter les contraintes environnementales".

"La question de l'agroécologie, c'est ça aussi l'évolution de la Bretagne aujourd'hui. Je parle d'évolution et non de table rase de tout ce qui existait: c'est ça l'enjeu, c'est combiner les deux", a indiqué M. Le Foll.

Interrogé sur Europe 1 en début de matinée, M. Le Foll a assuré que "la filière export sur la volailles peut être sauvée et peut réussir demain un redressement", mais qu'il faudra que les outils de production soient modernisés pour être compétitifs.

Pour la réunion organisée par la BPI, M. Le Foll et le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot retrouveront autour de la table des représentants de la région des entrepreneurs ayant bénéficié des aides de la banque et l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea).

L'association va notamment demander au gouvernement de se battre au niveau européen, pour faire cesser "l'énorme problème de compétitivité" subi par les entreprises agroalimentaires françaises productrices de volaille et de porc face à des pays européens qui utilisent en toute légalité une main d’œuvre à bas coût.

"Il faut revoir au moins quelques règlements européens qui permettent à des pays comme l'Allemagne d'embaucher de la main d’œuvre au prix du pays d'origine", ce qui est interdit en France, a dit Jean-Luc Cade, directeur général de l'Abea.

A plus longue échéance, l'association va demander des aides pour les autres entreprises agroalimentaires de la région qui ont besoin d'améliorer leur logistique ou encore de se moderniser pour des questions de "compétitivité".

Aider la région à se relever

Depuis mardi des réunions pour l'élaboration du "Pacte d'avenir pour la Bretagne" sont organisées à la préfecture avec les acteurs économiques, sociaux, politiques afin de trouver d'ici fin novembre les solutions pour aider la région à se relever après une succession de plans sociaux : Doux (971 suppressions d'emploi) fin 2012, le volailler Tilly-Sabco où 300 emplois sur 340 sont menacés en janvier 2014, la société d'abattage/transformation Gad SAS (889 emplois supprimés) ou encore Marine Harvest qui va supprimer 300 emplois à Poullaouen.

L'agriculture et l'agroalimentaire représentent environ un tiers des emplois de la région.

L'écotaxe poids lourds, provisoirement suspendue, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, d'où des manifestations parfois violentes dans le Finistère, un département que les ministres ont choisi d'éviter.

"J'aurais aimé qu'il (M. Le Foll) vienne à Poullaouen pour parler avec lui du vrai problème de la Bretagne et des réponses concrètes qu'il doit apporter très rapidement", a déclaré jeudi à l'AFP Christian Troadec, maire DVG de Carhaix et porte-parole du collectif "Vivre, travailler et décider en Bretagne" qui mène la fronde contre l'écotaxe avec les "Bonnets rouges". Selon lui, le ministre "regarde l'incendie de loin".

Jeudi, Doux, en redressement judiciaire, a confirmé qu'il était sur le point de finaliser un accord de reprise avec le groupe saoudien Almunajem, son premier client, et la holding de la famille Calmels D&P. Une assemblée générale des actionnaires est prévue le 21 novembre pour entériner cet accord.

Dans la journée, les ministres doivent rencontrer successivement les représentants des organisations syndicales régionales puis des professionnelles agricoles.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?