Municipales 2014 : c'est encore en chantier à Rodez

  • L'une des seules certitudes, outre les candidatures de Christian Teyssèdre et Yves Censi, est qu'il y aura un conseil municipal à Rodez après le 30 mars.
    L'une des seules certitudes, outre les candidatures de Christian Teyssèdre et Yves Censi, est qu'il y aura un conseil municipal à Rodez après le 30 mars. Archives Centre Presse/José A. Torres
Publié le , mis à jour
Charles Leduc

SERIE. Tous les jours depuis le 4 novembre, Centre Presse publie un état des lieux dans les communes de l'Aveyron à quelques mois des scrutins du 23 et du 30 mars 2014. Le point à Rodez, où Christian Teyssèdre, l'actuel maire, et Yves Censi, député élu dans la circonscription du Nord-Aveyron, sont candidats.

Combien de listes entreront en lice pour les élections de mars ? Aujourd’hui, elles pourraient être cinq engagées dans la course, dont trois à gauche. Mais, à l’heure des réflexions, tractations, parties de billard à quatre bandes et autres effets d’annonce pour "montrer ses muscles", seules deux candidatures semblent vraiment solides: celle du maire sortant, le socialiste Christian Teyssèdre, et celle de son challenger, le député UMP Yves Censi.

Teyssèdre: le rendez-vous du 21 novembre
Sorti vainqueur de la primaire socialiste qui l’opposait à Bruno Da Silva, le mois dernier, le maire sortant Christian Teyssèdre rêve d’une liste d’union qu’il veut "renouveler à 80%". Déjà persuadé (à tort ?) d’être réélu, il a visiblement, aujourd’hui, une idée précise de sa constitution, même s’il alterne coups de colère et œillades diplomatiques en direction de certains de son actuelle majorité qui l’ont "agacé" ces dernières années. Des élus du PRG et l’écologiste Bruno Berardi, entre autres.
Dans les faits, certains sont bien décidés à ne pas repartir, à l’image de l’adjointe à la Culture, Sabrina Maurel-Alaux. D’autres poursuivront sans doute l’aventure Teyssèdre: la première adjointe Monique Bultel-Herment, le sénateur PRG Stéphane Mazars, Sarah Vidal, Chantal Combelle, Jean Delpuech (qui devrait fermer la liste), le communiste Jean-Albert Bessière et Anne-Christine Her, par exemple.
Les nouvelles recrues, quant à elles, entrent petit à petit dans la danse : les transfuges du Parti de gauche que sont Emmanuel Liraud et Aymeric Sanchez, Arnaud Combet, Claude Albagnac (président du Conseil des entrepreneurs de l’Agglo), l’avocat Élian Gaudy, William Fraysse, Nathalie Sépart ou Roselyne Blanc-Bessière.
Ceci dit, le voile du mystère tombera bientôt. Pour cause, au soir du 21 novembre, les socialistes ruthénois seront appelés aux urnes pour valider, ou non, la liste du maire sortant. Avant d’entrer dans le vif de la campagne.

Censi "marque le territoire" avant le combat
Yves Censi, député UMP et principal opposant de Christian Teyssèdre, multiplie les apparitions: salons, commémorations, etc. "Je fais confiance au terrain. C’est toujours comme cela que j’ai gagné", dit-il. Nathalie Auguy-Perié, l’actuelle maire de Saint-Côme engagée à ses côtés, sourit: "On marque le territoire. On est chez nous!"
À l’évocation des bruits avançant que le député de la première circonscription de l’Aveyron éprouve des difficultés à constituer sa liste d’union à droite, lui rétorque que, "mi-novembre, on en fera une présentation globale. Mais elle restera ouverte, parce qu’il n’est pas souhaitable de la fermer trop tôt". Et d’ajouter: "Je ne veux pas me laisser imposer le tempo".
Aujourd’hui, d’éventuels colistiers se dessinent: Isabelle Sudre, Christian Verdier, Claude Verdu et Corinne Andrieu-Herrera, par exemple. La conseillère régionale UDI Anne-Sophie Monestier-Charrié ferait le forcing pour être numéro 2, à la place d’Auguy-Perié.
"Le vrai sujet, c’est celui des responsabilités, et non l’ordre de placement sur la liste", explique alors Yves Censi. De quoi, peut-être, contenter la futur ex-maire de Saint-Côme qui décrocherait alors, en cas de victoire de la droite, le siège de première adjointe.
Et le conseiller général de Rodez-Est Bernard Saules? Annoncé fin septembre sur la liste, lui dit être "en stand-by", "en état de réflexion". Bref, aujourd’hui, il n’est pas encore partant: "Je ne signe pas de chèque en blanc. Je veux savoir où je vais, et avec qui je pars". Réponse dans quelques jours, pour le lancement, selon Yves Censi, de ce qui sera la "campagne médiatique".

Le Parti de gauche pour "se démarquer"?
"Le Parti de gauche s’engage à Rodez pour monter une liste". Guilhem Sérieys, répond ainsi au souhait de Jean-Luc Mélenchon. L’actuel conseiller municipal de Christian Teyssèdre ne dit pas qu’il la portera, mais veut "permettre aux Ruthénois de se démarquer au premier tour". À l’heure de la réflexion et de toutes les hypothèses, lui veut aussi "susciter une démarche citoyenne", et promet d’aller à la rencontre des électeurs "en novembre et décembre".

Une 3e liste à gauche? Avec Bruno Berardi?
Une troisième liste à gauche? Peut-être. L’adjoint au maire Daniel Rozoy (PRG) en parle, même si, "théoriquement, le PRG part avec le PS". Cette liste, justement, pousserait sur le terreau du "Collectif Citoyen du Grand Rodez", où s’affichent des personnalités de gauche, élus et dissidents de Teyssèdre: Nicole Laromiguière, Bruno Da Silva, Michel Bouchet, Matthieu Lebrun, Claudine Bonhomme, etc.
L’écologiste Bruno Berardi en est aussi. "On continue de réfléchir; on crée une trame de projet. Parler d’une tête de liste est prématuré", dit-il, avant l’assemblée générale du collectif, prévue le 13 novembre. "Nous sommes au milieu du gué. Fin novembre, ou début décembre, nous serons en mesure de dire quelque chose de sûr". Berardi, tête de liste? À voir.
Mais on peut légitimement penser que Nicole Laromiguière, pressentie par certains, ne le sera pas. Outre apprécier le fait d’être un "petit caillou dans la chaussure" du maire, elle rappelle qu’"en 2008, j’avais dit que je ne ferai qu’un mandat à Rodez. Je ne veux pas passer pour une menteuse".

Le FN en embuscade
Et le Front national? Le patron départemental du FN, Jean-Guillaume Remise, a déjà annoncé la constitution d’une liste et martèle de nouveau: "Cette élection, on y participera, c’est sûr". Promettant toujours des "surprises", il donne rendez-vous "en novembre". "Tout est acté", dit-il. Info ou intox?
Il reste à savoir quelle sera la réelle implication du FN. Présentera-t-il effectivement une liste, avec les difficultés que cela comporte (trouver des candidats et assurer la parité hommes-femmes) ? Ou agira-t-il, ouvertement ou dans l’ombre, pour une liste d’une "autre droite", portée par des membres du collectif de la Manif pour tous, dont la représentation est assurée par Matthieu Danen? Un Ruthénois qui, justement, côtoie Jean-Guillaume Remise. Réponse d’ici à quelques semaines.

A retrouver aussi aujourd'hui "Le point du côté de Rignac"

Suite de la série sur les municipales 2014 en Aveyron dans Centre Presse de lundi 11 novembre

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