Toronto: complètement isolé, le maire est près de la sortie

  • Le maire de Toronto Rob Ford, entouré par les journalistes le 15 novembre 2013, à la sortie de son bureau à la mairie
    Le maire de Toronto Rob Ford, entouré par les journalistes le 15 novembre 2013, à la sortie de son bureau à la mairie AFP/Archives - Geoff Robins
  • Le maire de Toronto Rob Ford s'exprime durant un conseil municipal, le 15 novembre 2013
    Le maire de Toronto Rob Ford s'exprime durant un conseil municipal, le 15 novembre 2013 AFP/Archives - Geoff Robins
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AFP

Critiqué de toutes parts depuis ses aveux de consommation de crack, ses abus d'alcool et ses propos salaces, le maire de Toronto Rob Ford pourrait se retrouver lundi après-midi avec le seul titre honorifique de premier édile de la ville.

Le conseil municipal, qui se réunissait en milieu de journée, devrait, selon toute vraisemblance, lui retirer le contrôle du comité exécutif, faisant de lui, de facto, un simple conseiller municipal, privé de son budget, de ses avantages et de son cabinet.

Le maire-adjoint Norm Kelly, est déjà autorisé depuis vendredi à nommer les présidents des commissions municipales et surtout à assurer en cas d'urgence la gestion de la quatrième ville d'Amérique du nord.

Juste avant le vote de la motion lundi, Norm Kelly a regretté que Rob Ford n'ait pas écouté les demandes quasi unanimes d'abandonner son mandat. Une nouvelle fois M. Kelly a jugé que le maire "devrait prendre du recul".

Organiser la riposte

Complètement isolé, Rob Ford ne peut guère compter maintenant que sur son frère aîné, Doug, conseiller municipal, pour tenter d'inverser la tendance. La stratégie des frères Ford s'appuie sur deux axes: la communication et le recours aux tribunaux.

Profitant d'une interruption de séance avant le vote fatidique, Doug Ford est revenu à la charge pour défendre son frère. "Vous ne renversez pas un maire démocratiquement élu", a-t-il lancé, dénonçant des pratiques "de pays du tiers monde". C'est "un coup d'Etat des temps modernes", a--t-il ajouté.

Tout au long du weekend, Rob Ford a multiplié les apparitions et les entretiens avec les grandes chaînes de télévision.

Profitant d'une pause dans l'enregistrement de sa toute nouvelle émission de télévision qui devait être diffusée lundi soir sur Sun News Network, le maire s'est livré dimanche à la chaîne américaine Fox News en assurant être déterminé à changer de comportement.

"J'ai reconnu avoir pris des drogues interdites, j'ai reconnu avoir trop bu (...), je fais de la gymnastique deux heures par jour, je ne suis pas un alcoolique et je ne suis pas un drogué", a répété Rob Ford allant même jusqu'à déclarer qu'il envisageait de briguer, un jour, le poste de Premier ministre.

Dans un entretien enregistré sur CNN, le maire s'est énervé: "J'en étais malade et j'en avais assez de toutes ces allégations, et de toutes ces conneries", a lancé Rob Ford au journaliste qui lui demandait les raisons de son déni pendant des mois. Il s'est ensuite excusé pour son emportement. "Désolé les enfants, je ne devrais pas jurer en face des enfants", a-t-il poursuivi en assurant "être le meilleur père" qui soit.

Pour organiser leur riposte sur le plan judiciaire, les Ford attendaient le résultat du vote. Un avocat spécialisé dans les affaires municipales, George Rust-D'Eye a été prié par Rob Ford d'étudier les recours possibles. Lundi l'avocat a estimé que "la ville ne peut pas se liguer contre lui et lui retirer les pouvoirs que la province lui a donnés".

Une chose est sûre: Rob Ford semble décidé à se battre pour que dans un an les électeurs le confirment à son poste.

Source : AFP

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