Russie: une première militante de Greenpeace sort de prison

  • La militante de Greenpeace Ana Paula Alminhana Maciel au tribunal de Saint-Pétersbourg le 18 novembre 2013
    La militante de Greenpeace Ana Paula Alminhana Maciel au tribunal de Saint-Pétersbourg le 18 novembre 2013 AFP - Olga Maltseva
  • Le capitaine du navire de Greenpeace, l'Américain Peter Willcox, le 20 novembre 2013 au tribunal de Saint-Pétersbourg
    Le capitaine du navire de Greenpeace, l'Américain Peter Willcox, le 20 novembre 2013 au tribunal de Saint-Pétersbourg AFP - Olga Maltseva
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AFP

Une première militante de Greenpeace, la Brésilienne Ana Paula Alminhana Maciel, est sortie de prison mercredi, après que la justice russe a permis sa libération sous caution, tout comme pour 18 autres militants qui attendent d'être relâchés.

"Ana Paula Maciel a quitté la prison ! Elle est libre !", a écrit Greenpeace sur Twitter, faisant référence à cette femme, matelot à bord du navire Arctic Sunrise, qui avait été arrêtée en septembre avec 29 autres membres d'équipage.

L'ONG a diffusé une photographie de la jeune femme, souriante et tenant une pancarte où il était écrit "Sauvons l'Arctique", à sa sortie.

Cette libération intervient alors que depuis lundi, premier jour des audiences à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) pour examiner la nécessité ou non de prolonger la détention provisoire des militants, dont le délai initial de deux mois expire le 24 novembre, la justice russe a décidé de permettre la libération de 19 militants au total, dont Ana Paula Alminhana Maciel.

Pour la seule journée de mercredi, des décisions en ce sens ont été prises concernant sept militants : le capitaine américain de l'Arctic Sunrise, Peter Willcox, les Néerlandais Faïza Oulahsen et Mannes Ubels, et les Britanniques Alexandra Harris et Kieron Bryan, la Danoise Anne Mie Roer Jensen et le Britannique Anthony Perrett.

Jusqu'à présent, un seul militant, l'Australien Colin Russell, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février.

Les membres d'équipage bénéficiant de cette mesure doivent chacun verser une caution de 2 millions de roubles (45.000 euros) avant d'être libérés.

Les conditions qui leur seront imposées après, notamment la question de leur liberté de mouvement, restent cependant encore floues.

Selon la législation russe, ils pourraient aussi bien être assignés à résidence, par exemple dans un hôtel, ou leurs déplacements être restreints à la ville de Saint-Pétersbourg, où les 30 membres d'équipage de l'Arctic Sunrise ont récemment été transférés après avoir d'abord été incarcérés à Mourmansk, un port russe sur la mer de Barents.

Il est très peu probable qu'ils puissent quitter la Russie en attendant leur procès.

Les poursuites ne sont pas levées

Greenpeace a indiqué sur son compte Twitter se réjouir de ces nouvelles, tout en soulignant que l'affaire "n'est pas finie".

"Les détenus ne seront pas libres tant qu'ils ne seront pas rentrés à la maison auprès de leur famille", a souligné Greenpeace dans un communiqué.

"Ils sont toujours inculpés d'au moins un crime très grave et, s'ils sont condamnés, risquent des années de prison", a poursuivi l'ONG écologiste.

Les 30 membres de l'équipage ont été inculpés de "piraterie", puis, fin octobre, de "hooliganisme". Leur navire avait été arraisonné en septembre par un commando héliporté après une action contre une plate-forme pétrolière du géant russe Gazprom dans l'Arctique.

Il n'a pas été clairement dit si la première accusation, passible de 15 ans de prison maximum, avait été levée, la seconde pouvant quant à elle entraîner une peine allant jusqu'à sept ans.

"Free Colin"

Le traitement réservé à l'Australien Colin Russell, technicien radio, maintenu en détention, a par ailleurs soulevé de nombreuses questions.

L'ambassadeur d'Australie en Russie, Paul Myler, a indiqué sur Twitter qu'il se rendait au ministère russe des Affaires étrangères à Moscou pour demander des explications.

"On ne comprend pas pourquoi un technicien radio est traité différemment du reste de l'équipage", a-t-il écrit.

A l'annonce de sa prochaine libération sous caution, la Danoise Anne Mie Roer Jensen a tenu à dévoiler un bout de papier, où il était écrit "Free Colin" (Libérez Colin).

Plus tôt dans la journée, la Néerlandaise Faïza Oulahsen avait, elle, remercié ceux qui soutenaient de par le monde les 30 membres d'équipage.

"A tous ceux qui appellent à notre libération, je vous remercie énormément, vous nous avez donné de l'espoir, vous nous avez donné de la force", a-t-elle dit.

Vendredi, le tribunal international du droit de la mer, qui siège à Hambourg, en Allemagne, doit rendre sa décision sur cette affaire.

Cette juridiction des Nations unies, compétente pour régler les litiges maritimes, a été saisie par les Pays-Bas, l'Arctic Sunrise battant pavillon néerlandais.

Source : AFP

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