Aveyron : 10 ans après, le souvenir de la crue du Lot reste gravé

  • La rue Saint-Antoine à Espalion, le lendemain de la crue historique du Lot.
    La rue Saint-Antoine à Espalion, le lendemain de la crue historique du Lot. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Olivier Courtil

Inondations. Les stigmates du déluge ont disparu. Mais la crue de décembre 2003 reste gravée dans les mémoires. Retour sur cette catastrophe naturelle qui a surpris par son ampleur et sa soudaineté.

Nous sommes mardi 2 décembre 2003. Le drame n’a pas encore eu lieu et personne ne s’imagine le pire. "Les anciens, qui ont leurs habitudes du côté du camping d’Espalion, ne se faisaient guère de soucis", était-il écrit dans la presse au matin du 3 décembre. Pourtant, la veille, une cellule de crise était bien en place en mairie d’Espalion pour prévenir des crues du Lot pendant que gendarmes et pompiers fermaient des axes routiers, déplaçaient des véhicules, évacuaient déjà des habitations (Saint-Geniez, Entraygues, Sainte-Eulalie- d’Olt).

Mercredi 3 décembre, les intempéries se poursuivirent pour monter en puissance pendant la nuit. Une nuit forcément blanche et surtout traumatisante. Les eaux de la Lozère ont fait déborder le Lot qui n’a pas épargné les habitations. Les anciens d’Espalion se souvenaient de 1973 et 1994; 2003 fut pire: 50 cm de plus que la précédente crue.

Et le Lot emporta tout sur son passage

La commune est défigurée à sa (rive) droite: chaussée défoncée rue Saint-Antoine, épaisse couche de boue rue du Dr-Trémolières, rue Grenade anéantie, zone artisanale en partie inondée, routes de Saint-Côme et Estaing coupées, ciné noyé, complexe sportif touché (les vestiaires de foot inaugurés pendant l’été ont terminé écrasés contre le pont Vieux), établissements scolaires affectés, etc. la liste est interminable. De Saint- Laurent-d’Olt à Laroque- Bouillac en passant par Entraygues au confluent avec la Truyère, le Lot a tout emporté sur son passage.

Le réveil douloureux

Des permanences nocturnes avaient été mises en place pour affronter les intempéries dans la nuit du 3 au 4. Le réveil fut douloureux. La vigilance Orange fut maintenue jusqu’à midi. Écoles fermées, transports scolaires suspendus. La pluie a cessé, l’état des lieux a débuté, le grand nettoyage aussi. Classement en catastrophe naturelle, assurance… Un autre combat commence, en s’armant de patience, alors que le traumatisme est gravé dans les mémoires. Et l’est encore aujourd’hui.

Des communes aujourd'hui mieux armées

Un véritable cauchemar qui n’a, heureusement, fait aucune victime mais dont les aménagements se poursuivent encore. Les communes s’estiment aujourd’hui mieux armées. L’Entente interdépartementale du bassin du Lot s’affaire, à travers le programme d’actions pour la prévention des inondations (Papi, lire en page 6) qui doit être réalisé pour 2015. Une goutte d’eau face aux ravages de Dame Nature mais une pierre à l’édifice qui s’avère plus que nécessaire, rassurante et vitale.

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