Municipales à Villefranche : Roques capitalise, Cantournet officialise

Même s’il ne l’a pas encore clairement annoncé, il ne fait presque plus aucun doute que Serge Roques veuille prolonger son bail à la mairie de Villefranche. Aux commandes des affaires de la bastide depuis 2001, le maire et ancien député - il s’était fait ravir le fauteuil par la socialiste Marie-Lou Marcel - présente un bilan que certains jugent "assez bon dans le contexte actuel". La commune n’est pas trop endettée et les taxes locales assez bien maîtrisées.

L'ombre d'un vote sanction pour Serge Roques ?

Toutefois, certains électeurs pourraient vouloir faire payer cher à Serge Roques certaines de ses décisions. Comme sa politique d’expansion commerciale. Celle-ci s’est traduite par une explosion de grandes enseignes nationales à la périphérie de la ville, contribuant, selon ses détracteurs, à l’asphyxie des commerces traditionnels du centre-ville. Le maire pourra toujours se défendre en avançant que si elles ne s’étaient pas installées ici, ces enseignes auraient été le faire ailleurs et Villefranche aurait perdu sur les deux tableaux. L’aménagement, jugé coûteux, de la place Notre-Dame (et de sa fontaine) qui vient d’être inaugurée pourrait également cristalliser les mécontentements et se transformer en vote sanction pour Serges Roques et son équipe. Enfin, plus généralement, il est aussi reproché au maire de n’en faire que pour le tourisme et le patrimoine au détriment des habitants de la ville.

Un boulevard pour Éric Cantournet

Dans ce contexte, si ce dernier décide de repartir à la conquête de la mairie, cela se fera sans doute avec une équipe quelque peu remaniée. Car, certains adjoints, comme Serge Cérantola par exemple, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils arrêteraient aux termes de ce mandat. Mais le maire trouvera aussi sur sa route (plutôt en travers) un ou plusieurs challengers. Son rival le plus dangereux, Serge Roques le connaît plutôt bien puisqu’il le côtoie, depuis 2001, au sein du conseil municipal. Dans l’opposition depuis cette date, le PRG Éric Cantournet, chef de file de la liste Atout Villefr@nche, est même devenu son opposant majoritaire en 2008, avec 5 conseillers, contre 2 pour le PS. 2014 pourrait donc bien être l’année d’Éric Cantournet. Car l’homme, qui est également conseiller général du canton longtemps tenu par Claude Penel, possède de sérieux atouts... D’autant qu’un boulevard s’est ouvert devant lui (à gauche) depuis qu’il a rassemblé sur son nom plusieurs socialistes villefranchois.

Le FN à l'assaut de la bastide ?

Pour autant, tout n’est pas gagné. Car la gauche de la gauche, bien présente dans la bastide, dispose d’un important vivier de militants d’où pourrait aisément sortir une liste. Reste à savoir par qui elle pourrait être menée. Il y a aussi le Front National, dont Jean-Guillaume Remise, le chef de file départemental, a fait connaître son souhait de voir une liste FN émerger dans toutes les grandes communes de l’Aveyron. Mais entre les souhaits des uns et la réalité des autres, il y a parfois un gouffre. Pas sûr que le FN parvienne à le franchir... En 2014, du moins.