SNCF: les cheminots en grève contre la réforme

  • Un employé chargé de renseigner les voyageurs sur la grève, le 11 décembre 2013 gare du Nord
    Un employé chargé de renseigner les voyageurs sur la grève, le 11 décembre 2013 gare du Nord AFP - Lionel Bonaventure
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Jour de galère pour des milliers de voyageurs, de mobilisation pour les cheminots: la grève lancée par les trois premiers syndicats de la SNCF contre la réforme ferroviaire va entraîner jusqu'à vendredi un lot d'annulations, avec en moyenne sept trains sur dix sur les grandes lignes.

Lancé mercredi soir, le mouvement doit durer jusqu'à vendredi 8H00. Selon les prévisions de trafic de la SNCF, les perturbations devaient être plus limitées qu'en juin. Lors de la grève précédente, suivie par environ 70% des agents de conduite et des contrôleurs, quatre trains sur dix circulaient en moyenne.

Cette fois, la CFDT ne s'est pas associée au mouvement lancé par les trois premiers syndicats de cheminots, CGT, Unsa et Sud-Rail, rejoints par FO et FiRST.

En détail, six TGV sur dix doivent circuler, selon la direction, hormis pour le TGV Est où la circulation sera "proche de la normale". Le trafic sera également habituel sur les Eurostar et Thalys. Sept Lyria sur dix rouleront vers la Suisse, de même pour les trains vers l'Italie.

Six TER sur 10 sont prévus et un Intercités sur deux en moyenne, avec de grandes disparités selon les régions.

En Ile-de-France, seul un RER B sur quatre doit être assuré entre gare du Nord et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, et un train sur deux sur les lignes C, D et E. La ligne A fonctionnera normalement.

La SNCF a mis en place un important système d'information: affichage, tracts distribués dans les gares, messages aux clients.

Même avertis, les usagers du rail sont "une fois de plus inutilement pénalisés", a regretté la Fédération nationale des associations d'usaqers des transports.

Un "éclatement" redouté

Comme en juin, les cheminots s'élèvent contre le projet de réforme ferroviaire, qui doit être débattu au parlement après les municipales.

Cette réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d'euros (dont 32 mds pour Réseau ferré de France) en supprimant des redondances d'activités, et à préparer le secteur à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.

Le gouvernement entend unifier au sein d'un même pôle public la SNCF et le gestionnaire des infrastructures RFF. Mais la configuration prévue - deux établissements chapeautés par un troisième - ne convient pas aux syndicats qui redoutent un "éclatement" du système ferroviaire.

CGT, Unsa et SUD-Rail estiment que le financement de la réforme n'est pas assuré et craignent qu'elle ne se fasse "sur le dos des cheminots". Ils craignent également que leurs conditions de travail ne soient attaquées.

"Des engagements très clairs ont été pris par le gouvernement, en particulier sur le maintien du statut, sur l'unité sociale du groupe", a déclaré à l'AFP François Nogué, directeur général délégué chargé de la cohésion et des ressources humaines du groupe SNCF.

Il estime toutefois "compréhensible" la volonté des organisations syndicales "de peser sur une réforme qui va impacter les structures de l'entreprise".

Si SUD-Rail exige le retrait pur et simple du texte, l'Unsa entend faire pression sur le gouvernement pour obtenir des amendements lors des débats à l'Assemblée.

A l'hostilité vis-à-vis de la réforme ferroviaire s'agrègent des revendications sur l'emploi et les salaires.

Les niveaux d'embauche resteront "très élevés en 2014", a tempéré M. Nogué, évoquant "8.000 embauches pérennes".

La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.

Source : AFP

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