Cambodge: la police ouvre le feu sur une manifestation d'ouvriers du textile

  • Heurts le 2 janvier 2013 à Phnom Penh lors d'une manifestation d'ouvriers du textile
    Heurts le 2 janvier 2013 à Phnom Penh lors d'une manifestation d'ouvriers du textile AFP - Siv Channa
  • Un ouvirer blessé le 2 janvier 2013 à Phnom Penh lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre
    Un ouvirer blessé le 2 janvier 2013 à Phnom Penh lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre AFP - Tang Chhin Sothy
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AFP

La police militaire cambodgienne a ouvert le feu vendredi à Phnom Penh sur une manifestation d'ouvriers du textile, faisant au moins trois blessés, a constaté un photographe de l'AFP.

Les forces de l'ordre ont d'abord effectué des tirs de semonce, comme ils l'avaient fait il y a une semaine sur une manifestation similaire. Ils ont ensuite ouvert le feu sur les manifestants mobilisés depuis des semaines pour réclamer une augmentation de salaires.

Les tirs, derniers incidents violents en date dans cette mobilisation qui avait conduit en novembre à la mort par balle d'une femme, ont eu lieu après que des milliers d'ouvriers ont bloqué une route devant des usines, avant de s'opposer aux forces de l'ordre.

"Cette fois, ils ont utilisé des armes et d'autres choses pour réprimer les grévistes", a dénoncé Chan Soveth, du groupe de défense des droits de l'Homme Adhoc qui était sur place, assurant qu'une dizaine de personnes avaient été blessées. "Ils les ont frappés sur la tête", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la police militaire Kheng Tito a indiqué que la police avait dû intervenir après que neuf de ses hommes ont été blessés jeudi et vendredi dans des incidents avec les manifestants armés de lance-pierres. "Nous étions inquiets pour la sécurité, alors nous devions réprimer" la manifestation, a-t-il déclaré. "Si nous leur permettons de continuer à faire grève, cela va devenir l'anarchie".

Au coeur des revendications des ouvriers du secteur textile, clef pour l'économie cambodgienne et qui fournit de grandes marques internationales: le passage à un salaire minimum de 160 dollars par mois en 2014. Il est jusqu'ici de 80 dollars et le gouvernement a promis récemment de le porter à 95 dollars dès avril 2014, ce que les syndicats jugent insuffisant.

Le secteur textile emploie quelque 650.000 ouvriers, dont 400.000 pour des sociétés exportatrices.

Source : AFP

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