Les salariés de Mory Ducros dans l'attente des offres de reprise

  • Des employés du transporteur Mory Ducros s'aprêtent à réaliser une "opération escargot", le 19 décembre 2013 à Douai
    Des employés du transporteur Mory Ducros s'aprêtent à réaliser une "opération escargot", le 19 décembre 2013 à Douai AFP/Archives - Denis Charlet
  • Graphique faisant état des principaux chiffres du transporteur Mory Ducros et les perspectives d'activité après son dépôt de bilan
    Graphique faisant état des principaux chiffres du transporteur Mory Ducros et les perspectives d'activité après son dépôt de bilan AFP - P. Deré / P. Pizarro
  • Un camion de Mory-Ducros arrive à l'un des entrepôts de l'entreprise de transport, à Gonesse, le 22 novembre 2013
    Un camion de Mory-Ducros arrive à l'un des entrepôts de l'entreprise de transport, à Gonesse, le 22 novembre 2013 AFP/Archives - Thomas Samson
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AFP

Un long week-end d'attente se profile pour les salariés de Mory Ducros, qui ne devraient connaître que lundi le nombre définitif et l'identité des candidats à la reprise du transporteur en redressement judiciaire depuis fin novembre.

Le tribunal de commerce de Pontoise, qui examinera les offres lors d'une audience le 31 janvier, a fixé à vendredi soir la date butoir pour leur dépôt.

Quatre offres de reprise avaient été déposées à quelques heures de l'échéance dont une provenant d'Arcole Industries, actionnaire principal du transporteur en redressement judiciaire, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Arcole Industries a confirmé vendredi dans un communiqué avoir déposé une offre de reprise. "Cette offre prévoit la reprise d'un réseau sur un périmètre national et la sauvegarde d'un nombre significatif d'emplois", a indiqué la holding industrielle.

Le groupe a indiqué que si son offre était retenue, il confierait la direction de la nouvelle société à Christophe Thiebaud-Girard, 50 ans, actuel directeur général adjoint de Mory Ducros.

"Malheureusement, on ne sauvera pas les 5.000 salariés", a dit à l'AFP le secrétaire national CFDT Transports Fabian Tosolini, car "on voit mal une entreprise reprendre le total des salariés".

Selon M. Tosolini, l'offre d'Arcole Industries "doit être la plus sécurisante possible pour les salariés et pour les clients" afin que ces derniers ne partent pas chez la concurrence.

Lundi, les dossiers seront ouverts et répertoriés, puis les offres communiquées aux instances représentatives du personnel.

Une période dite d'amélioration s'ouvrira ensuite, pendant laquelle les postulants pourront revoir leurs copies. Jusqu'au rendez-vous décisif de la fin du mois, quand le tribunal désignera le ou les repreneurs de la société.

Entretemps, un comité d'entreprise devrait par ailleurs être convoqué courant janvier.

Avec plusieurs milliers d'emplois dans la balance, le dépôt de bilan de Mory Ducros, acté le 26 novembre, est l'un des plus importants en France depuis celui du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001.

Une restructuration drastique à attendre

L'entreprise de messagerie compte plus de 5.000 salariés et fait aussi travailler 2.000 autres employés de sous-traitants. Le tribunal de commerce de Pontoise a assorti son placement en redressement judiciaire d'une période d'observation de six mois.

Selon une source proche du dossier, une dizaine d'offres pourraient être déposées, pour la reprise d'un ou plusieurs des 85 sites du groupe, répartis dans l'ensemble des régions françaises.

Mory Ducros et son propriétaire Arcole Industries avaient eux-mêmes affiché leur intention de présenter un plan.

Des licenciements semblent donc plus que jamais inévitables. Une autre source proche du dossier a évoqué un périmètre réduit de moitié, et la nécessité d'un soutien financier, en provenance d'autres partenaires ou de l'État, voire des deux, pour redémarrer l'activité.

Selon des syndicats, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a évoqué devant eux, mi-décembre, une piste d'offre de reprise globale avec une forte restructuration à la clef.

"L'Etat entend mettre en oeuvre, en lien avec les partenaires sociaux, un dispositif spécifique exceptionnel pour permettre à chacun des salariés dont l'emploi serait supprimé au terme de cette procédure de retrouver un emploi au plus vite", ont assuré dans un communiqué commun diffusé vendredi le ministre du Travail Michel Sapin, son homologue des Transports Frédéric Cuvilier et M. Montebourg.

Selon la source proche du dossier, immédiatement après avoir été nommé, l'administrateur judiciaire a mis de côté, pour financer un éventuel plan social, de l'argent issu de la trésorerie de l'entreprise.

Source : AFP

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