Goodyear Amiens-Nord: deux dirigeants de l'usine séquestrés sur le site
Deux dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord (Somme), menacée de fermeture, étaient séquestrés sur le site du fabricant de pneumatiques lundi depuis 10H30 (09H30 GMT) par la CGT et des salariés.
"Là on est dans une salle de réunion, et le directeur (de production, NDLR) et la personne en charge du Point info conseil (le DRH, NDLR) sont avec nous, ils sont retenus pour le moment", a indiqué à l'AFP Franck Jurek, secrétaire adjoint (CGT) du comité d'entreprise d'Amiens-Nord.
Une source proche du dossier a confirmé ces informations à l'AFP.
Le directeur de production de l'usine, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines (DRH) de l'usine, Bernard Glesser, sont retenus "dans le calme" "entre l'usine et les bureaux de la direction", dans une salle de réunion dont la porte est bloquée par un imposant pneu agraire, a rapporté M. Jurek.
La CGT avait rendez-vous lundi matin avec le directeur, mais "toute l'équipe de weekend", soit 200 salariés, est venue "pour essayer de mettre la pression sur la direction" selon M. Jurek.
"On veut revenir à la table des négociations, c'est-à-dire un plan de départs volontaires et voir s'il y a un repreneur, et s'il n'y a pas de repreneur, un plan de départs volontaires pour tout le monde avec énormément de fric", a lancé M. Jurek.
La CGT espère l'application d'une version "améliorée" d'un plan de départs volontaires abandonné en 2012.
"On perd tout en justice, alors on a changé de braquet. On a eu une réunion de bureau samedi matin et on a décidé avec les ouvriers qu'il fallait qu'on change de tactique", selon M. Jurek.
Les procédures judiciaires lancées par la CGT ou le CHSCT de l'usine se sont multipliées, sans succès, depuis l'annonce le 31 janvier par la direction de Goodyear de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord, qui emploie 1.173 personnes.
"Même s'il faut attendre trois ou quatre jours, ils ne sortiront pas. On va chercher des matelas, tout, on dort là", a encore indiqué M. Jurek.
Les deux dirigeants ont pu avoir de l'eau et disposent encore de leurs téléphones portables, selon la CGT.
La préfecture de la Somme n'avait pas été saisie lundi midi par la direction de l'entreprise.
Source : AFP
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