Un veilleur de nuit tué en Haute-Vienne, 7 mineurs en garde à vue

  • Le procureur Michel Garrandaux et Anne Fougeras, colonel de gendarmerie, le 12 janvier 2014 à Magnac-Laval
    Le procureur Michel Garrandaux et Anne Fougeras, colonel de gendarmerie, le 12 janvier 2014 à Magnac-Laval AFP - Pascal Lachenaud
  • Des gendarmes le 11 janvier 2012 à Magnac-Laval où le veilleur de nuit d'un centre éducatif a été tué
    Des gendarmes le 11 janvier 2012 à Magnac-Laval où le veilleur de nuit d'un centre éducatif a été tué AFP - Pascal Lachenaud
  • Le vice-procureur, George Borg, le procureur Michel Garrandaux et le colonel de gendarmerie Anne Fougeras lors d'une conférence de presse à Limoges, le 11 janvier 2014
    Le vice-procureur, George Borg, le procureur Michel Garrandaux et le colonel de gendarmerie Anne Fougeras lors d'une conférence de presse à Limoges, le 11 janvier 2014 AFP - Pascal Lachenaud
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AFP

Les circonstances de la mort d'un veilleur de nuit dans un centre éducatif de formation professionnelle de Haute-Vienne, tué "avec acharnement" de plusieurs coups de couteau, sont pour l'heure mystérieuses, sept mineurs du centre ont tout de même été placés en garde à vue "pour la nécessité de l'enquête".

Le veilleur de nuit, âgé d'une soixantaine d'années, a été retrouvé dans "une mare de sang", a souligné le procureur de la République de Limoges, Michel Garrandaux, lors d'une conférence de presse. Selon lui, le nombre de coups de couteau laisse penser "à un acharnement".

C’est l’un des sept mineurs qui dormaient dans le centre éducatif de formation professionnelle du Vieux Collège, à Magnac-Laval (Haute-Vienne), qui a donné l’alerte vers minuit, dans la nuit de vendredi à samedi. "Dans un appel très bref, ce jeune homme a signalé avoir entendu du bruit et constaté que le veilleur de nuit de l’établissement", seul adulte alors présent dans le foyer, "avait été tué", a indiqué le procureur.

Sur place, pompiers et gendarmes ont découvert le corps sans vie de Francis Montmaud, veilleur de nuit de 60 ans, homme sans histoire, inconnu de la justice et employé depuis 2001 de l’association gérant le centre. Marié et sans enfant, la victime n’avait "a priori aucun ennemi connu".

Les sept pensionnaires âgés de 13 à 16 ans qui résidaient sur place pendant le week-end, tandis que la quinzaine de leurs camarades avaient rejoint leurs foyers pour deux jours, ont été mis en garde à vue "pour la nécessité de l’enquête", a précisé le procureur, soulignant qu'"aucun lien probant n’est établi" entre ces garde à vue et l'auteur du crime.

Des jeunes en difficultés

"A cette heure, rien ne permet d’affirmer ou d’infirmer la participation de l’un d’entre eux, ou de plusieurs, à cet homicide, raison pour laquelle tous, y compris le jeune ayant donné l’alerte, ont été placés en garde à vue. Celles-ci pourraient être reconduites pour les besoins de l’enquête", a encore déclaré Michel Garrandaux. Son vice-procureur, George Borg, a précisé que les auditions n’avaient rien donné samedi en fin de soirée.

"Il n’y a priori aucune trace d’effraction, pourtant tous les bâtiments n’ayant pas été entièrement fouillés, et vu la configuration du lieu, rien ne permet d’écarter l’hypothèse d’une intrusion extérieure", a-t-il précisé. Le corps de la victime devrait être autopsié à Limoges en début de semaine, "ce qui permettra d’établir si l’une des blessures en particulier est à l’origine de la mort et si une ou plusieurs armes ont été utilisées contre lui", a précisé le procureur.

Les jeunes de ce centre éducatif sont sous la protection de l’aide sociale à l’enfance. "Ce sont des jeunes en grande difficulté, retirés à leur famille et rencontrant des problèmes familiaux, sociaux ou éducatif, mais il ne s’agit pas de délinquants", a insisté le procureur.

Depuis la découverte du corps, près de 70 gendarmes ont été déployés sur le terrain, assistés dans la matinée d'un hélicoptère pour ratisser cet immense domaine de "plusieurs milliers de mètres carrés pour les seuls bâtiments", selon le colonel Anne Fougerat, chef du groupement de gendarmerie de la Haute-Vienne.

En comptant la rivière située à proximité, sondée par des plongeurs, et les parcs qui entourent le centre, la recherche de l’arme du crime pourrait prendre "plusieurs jours", selon le colonel. "Dans cette affaire, nous avons sollicité l’appui de l’institut criminalistique de la gendarmerie nationale. Leur expertise de pointe en matière de police technique et scientifique et d’analyse des scènes de crime semble indispensable dans cette enquête", a expliqué Anne Fougerat.

Source : AFP

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