Des centaines de taxis à Roissy et Orly contre la "concurrence déloyale"

Publié le
AFP

Plusieurs centaines de taxis étaient rassemblés lundi matin aux aéroports de Roissy et d'Orly à l'occasion d'une manifestation nationale contre la "concurrence déloyale" des voitures avec chauffeur, a-t-on appris de sources aéroportuaires.

A Roissy Charles-de-Gaulle, les grévistes se sont donnés rendez-vous dès 6h00 sur la base arrière des taxis de l'aéroport, a vu un journaliste de l'AFP. Selon une source aéroportuaire, le rassemblement n'empêchait pas la prise en charge des voyageurs.

A Orly, plusieurs dizaines de véhicules stationnés en tête des stations taxis bloquaient en revanche la prise en charge des clients, selon une source aéroportuaire.

Les cortèges, réunis à l'appel de cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST), devaient quitter les aéroports parisiens vers 8H00, pour converger vers les Invalides, dans le centre de Paris (VIIe). Les organisateurs attendent en région parisienne un millier de taxis.

Les manifestants entendent dénoncer la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC), en pleine croissance actuellement, mais également le relèvement de la TVA sur les transports de 7 à 10 %. Ils réclament aussi une "négociation nationale" sur les conditions tarifaires du transport des malades, en partie exploité par les taxis.

"Aujourd'hui, on est dans une situation de plus en plus précaire", souligne Dominique Prudhomme, du syndicat FO, présent avec plusieurs centaines de collègues à l'aéroport de Roissy dans un concert d'avertisseurs. "Nous autres, quand on paie notre licence 230.000 euros. Les VTC, ils paient 120 euros. Vous trouvez ça normal ?"

Pour Jean-Marie Levebvre, taxi depuis cinq ans, la manifestation vise à exprimer le "ras-le-bol" de la profession, dont les "conditions de travail sont de plus en plus dures". "Les VTC sont de plus en plus nombreux. Ils ont donné des agréments à tort et à travers", regrette-t-il.

Sans signalétique lumineuse, les VTC peuvent être réservés pour une course mais n'ont en théorie pas le droit de prendre des passagers à la volée dans la rue, mais les taxis les accusent d'opérer sans réservation.

Pour calmer les fédérations patronales, un décret impose depuis le 1er janvier aux VTC un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge. Mais cet arbitrage n'a pas suffi à apaiser les syndicats, qui réclament une réglementation plus stricte.

"Aujourd'hui, c'est deux poids, deux mesures", dénonce Régine Legrand, chauffeur de taxi "depuis 18 ans". "Ils prennent les voies réservées aux bus, ils font du racolage. Même dans les aéroports, ils chargent à la volée, alors que nous ont est obligés de passer par la base arrière des taxis. On ne se bat pas à armes égales", assure-t-elle.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?