Taxis: poursuite de la mobilisation par des actions sporadiques

  • Opération escargot menée par les taxis à Lyon mercredi 12 févreir 2014 pour protester contre l'arrivée de la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC)
    Opération escargot menée par les taxis à Lyon mercredi 12 févreir 2014 pour protester contre l'arrivée de la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) AFP - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
  • A Lyon, comme dans d'autres grandes villes de France, les taxis bloquent la circulation mercredi 12 février 2014 pour protester contre l'ouverture de leur activité à la concurrence
    A Lyon, comme dans d'autres grandes villes de France, les taxis bloquent la circulation mercredi 12 février 2014 pour protester contre l'ouverture de leur activité à la concurrence AFP - Jean-Philippe Ksiazek
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AFP

En guerre contre les voitures avec chauffeur, les taxis ont lancé mercredi quelques opérations escargot, prévenant qu'il agiraient "n'importe où", afin d'obtenir le gel des immatriculations de VTC.

Comme lundi et mardi, les taxis ont ciblé d'abord les aéroports parisiens, mais "ça peut être partout et n'importe où", a prévenu Nordine Dahmane, secrétaire général de FO-taxis.

A Paris, après un rassemblement improvisé mardi soir Place de la Concorde suivi d'une soixantaine de gardes à vue, environ 130 taxis ont mené une opération escargot dans la matinée entre les terminaux de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, selon une source aéroportuaire.

"Ils se tiennent prêts à décoller pour aller vers Paris", attendant "des instructions", a indiqué à l'AFP Karim Asnoun, du syndicat CGT, qui estime leur nombre à "quelques centaines".

A l'aéroport sud d'Orly, environ 120 taxis bloquaient dans la matinée deux stations, obligeant "beaucoup de taxis qui ont repris le travail" à charger les passagers plus loin.

Le bulletin d'information routière signalait aussi un cortège sur le périphérique après une opération plus tôt sur l'autoroute A1.

Par ailleurs, "un cortège de Marseille est attendu dans la journée" à Paris, selon la CFDT. Et à Lyon, près d’une centaine de chauffeurs ont manifesté à grands coups de klaxon dans la matinée de la gare Part-Dieu à la Préfecture.

Les taxis sont incités depuis mardi soir par l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CST, FTI, SDCTP et STM ) à mener des actions spontanées "de manière déterminée mais dans le calme et la dignité".

Ils entendent faire pression sur le gouvernement pour qu'il n'immatricule plus de voitures de tourisme avec chauffeur tant qu'une solution n'est pas trouvée au conflit qui les oppose aux VTC.

Pour tenter de parvenir à une "concurrence équilibrée", le gouvernement a placé mardi le député PS de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud à la tête d'une mission de concertation.

Gardes à vue levées

Mais sa nomination n'a pas calmé les esprits. Mardi soir, le rassemblement place de la Concorde a conduit à 64 gardes à vue, toutes levées depuis, pour "délit d'entrave à la circulation et refus de dispersion", selon une source policière.

"L'intersyndicale a obtenu de la préfecture de police qu'il n'y ait aucune poursuite contre les chauffeurs", assure M. Asnoun (CGT) en déplorant un blessé côté taxis lors de l'intervention.

Selon le Code de la route, le délit d'entrave à la circulation peut être puni de deux ans de prison, 4.500 euros d'amende, d'un retrait de six points au permis et de trois ans de suspension du permis de conduire.

S'exprimant mercredi matin pour la première fois, M. Thévenoud a invité toutes les parties "au calme". "J'appelle tout le monde à venir me voir autour de la table pour discuter", a-t-il dit sur RMC/BFM-TV.

Le message des taxis "a été reçu cinq sur cinq, maintenant il faut qu'on travaille" pour inventer "un nouveau système où chacun puisse vivre de son travail", a ajouté le médiateur.

Interrogé sur le gel des immatriculations de VTC exigé par les taxis, M. Thévenoud a mis en garde contre le risque d'un veto du Conseil d'Etat.

Longtemps protégés, les taxis dénoncent la "concurrence déloyale" des sociétés de VTC, qui se sont multipliées depuis un assouplissement de la législation en 2009.

Les VTC ne peuvent travailler que sur réservation, mais les taxis les accusent de prendre des clients à la volée. "Les VTC tapent directement dans notre clientèle", râlait mercredi Thierry Touati, taxi parisien depuis 17 ans, qui affirme s'est "endetté pendant dix ans pour payer (sa) licence".

Le coût d'enregistrement d'une VTC est de 100 euros alors que les licences de taxis, délivrées gratuitement par les autorités mais au compte-gouttes, se négocient entre taxis autour de 230.000 euros à Paris.

Les syndicats réclament l'interdiction des applications de réservation de VTC sur smartphone, un délai de réservation minimum de 30 minutes et des courses d'un montant de 60 euros a minima.

Source : AFP

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