Enfants réunionnais exilés: la "responsabilité morale" de l'Etat reconnue

  • Jean-Charles Martial, l'un des 1.600 ex-enfants réunionnais déporté dans un département rural de l'Hexagone dans les années 60, devant l'Assemblée nationale, le 18 février 2014, dans l'attente de la reconnaissance de la responsabilit Jean-Charles Martial, l'un des 1.600 ex-enfants réunionnais déporté dans un département rural de l'Hexagone dans les années 60, devant l'Assemblée nationale, le 18 février 2014, dans l'attente de la reconnaissance de la responsabilit
    Jean-Charles Martial, l'un des 1.600 ex-enfants réunionnais déporté dans un département rural de l'Hexagone dans les années 60, devant l'Assemblée nationale, le 18 février 2014, dans l'attente de la reconnaissance de la responsabilit AFP - Eric Feferberg
  • Devant l'Assemblée nationale, le 18 février 2014, plusieurs ex-enfants réunionnais exilés dans des départements ruraux de l'Hexagone dans les années 60 et 70, ont attendu le verdict des députés sur la reconnaissance de la responsab
    Devant l'Assemblée nationale, le 18 février 2014, plusieurs ex-enfants réunionnais exilés dans des départements ruraux de l'Hexagone dans les années 60 et 70, ont attendu le verdict des députés sur la reconnaissance de la responsab AFP - Eric Feferberg
  • Une photo de classe de 1965 montrant des enfants réunionnais et leurs camarades dans un orphelinat de Quezac dans le centre de la France, obtenue le 14 février 2014 auprès de la collection Jean-Charles Pitou
    Une photo de classe de 1965 montrant des enfants réunionnais et leurs camarades dans un orphelinat de Quezac dans le centre de la France, obtenue le 14 février 2014 auprès de la collection Jean-Charles Pitou AFP/Archives - Collection Jean-Charles Pitou
Publié le
AFP

L'Assemblée nationale a reconnu mardi la "responsabilité morale" de l'Etat dans la migration forcée de plus de 1.600 enfants réunionnais vers des départements ruraux dans l'Hexagone dans les années 60 et 70.

Présentée par le groupe socialiste, cette résolution symbolique et mémorielle, relative aux "enfants placés en métropole", a été adoptée par 125 voix contre 14. Toute la gauche (PS, Écologistes, PRG, Front de gauche et divers gauche) a voté pour, l'UMP contre, tandis que l'UDI n'a pas pris part au vote.

Vingt-six de ces ex-enfants réunionnais étaient présents dans les tribunes du public, certains ayant fait spécialement le déplacement de leur île où ils sont retournés vivre. Après le vote, les députés de gauche se sont levés pour les applaudir.

Le gouvernement, représenté par les ministres Victorin Lurel (Outre-mer) et Dominique Bertinotti (Famille), a apporté son "soutien sans réserve" à ce texte pour "tourner la page de cette double faute et de cette double peine".

Les députés se sont penchés sur un épisode méconnu de l'histoire contemporaine et l'émotion était palpable dans plusieurs interventions, dont celles des députées réunionnaises Ericka Bareigts (PS) et Huguette Bello (Gauche démocrate et républicaine) ou encore celle de Michel Vergnier, député PS de la Creuse où beaucoup d'enfants réunionnais avaient été déplacés.

Entre 1963 et 1982, plus de 1.600 enfants réunionnais (le nombre exact n'est pas établi), reconnus pupilles de l'Etat souvent sans le réel consentement de leurs parents, ont été transférés dans 64 départements et placés en foyers, familles d'accueil ou familles adoptives.

C'était un des volets de l'action du Bumidom, le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer. Créé en 1963, cet organisme d’État voulu par Michel Debré, député gaulliste de la Réunion, avait pour mission de solutionner "le problème démographique et social dans les départements ultramarins en organisant, favorisant et développant la promotion d’une émigration massive vers le territoire métropolitain", selon les termes de la résolution parlementaire.

La Réunion, à cette époque, connaissait une démographie galopante, une grande pauvreté et un chômage à 60% qui faisait craindre aux responsables politiques une explosion sociale.

Source : AFP

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