Venezuela: pro et anti-gouvernement à nouveau dans la rue

  • Etudiants face aux forces de l'ordre le 17 février 2014 à Caracas
    Etudiants face aux forces de l'ordre le 17 février 2014 à Caracas AFP - Juan Barreto
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AFP

Partisans et opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro sont appelés à manifester mardi à Caracas, six jours après de violentes échauffourées qui avaient fait trois morts et plus de 60 blessés dans la capitale.

Depuis presque quinze jours, le pays est secoué par une fronde étudiante pour protester contre l'insécurité et la situation économique. Les étudiants organisent quasi-quotidiennement des manifestations, parfois émaillées d'incidents et qualifiées de tentative de coup d'Etat par le gouvernement qui accuse les Etats-Unis et l'opposition radicale de promouvoir le chaos dans le pays.

Leopoldo López, un des chefs de file de la contestation, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour les violences de mercredi, a rompu dimanche le silence dans une vidéo postée sur son compte Twitter. Il a promis de se joindre à la manifestation pour déposer une pétition au ministère de l'Intérieur et de la Justice.

"Si la décision est prise illégalement de m'interpeller, j'assumerai cette persécution", a déclaré le coordinateur national du parti d'opposition Volonté populaire.

De son côté, Henrique Capriles, gouverneur de l’État du Miranda (nord) et principale figure de l'opposition au président Maduro, a annoncé qu'il se joindrait aux manifestants.

Bien que critique quant à la tactique de mobilisation de Volonté populaire, l'ex-candidat à la présidentielle d'avril 2013 a néanmoins affirmé sur les ondes d'une radio locale: "nous sommes différents mais nous sommes solidaires".

Un porte-parole de Volonté populaire a affirmé à l'AFP que "quinze hommes armés identifiés comme appartenant au renseignement militaire avaient fait irruption lundi au siège (du parti) et avaient visé le personnel". Des images prises par les caméras de surveillance puis diffusées par le parti sur les réseaux sociaux accréditent ces affirmations.

- Washington accusé d'ingérence -

Peu après l'appel à manifester de M. Lopez, le président Maduro, qui a qualifié ces protestations de "tentative de coup d'Etat" avec la participation des États-Unis et de l'ex-président colombien Alvaro Uribe, a annoncé une contre-manifestation de travailleurs du secteur pétrolier dépendant de l’État, le même jour et dans le même secteur de la ville.

Lundi après-midi, quelque mille étudiants ont manifesté pacifiquement dans l'est de la capitale devant le Conatel (Conseil national des télécommunications) pour protester contre la censure. Cet organisme public menace de sanctions les médias qui font "la promotion de la violence".

Le président Maduro, qui a dénoncé la participation de Washington dans la crise et l'accuse d'ingérence dans les affaires vénézuéliennes, a ordonné dimanche l’expulsion de trois agents consulaires américains soupçonnés de se réunir avec des universitaires.

Le ministre des Affaires étrangères Elías Jaua a notifié lundi aux trois diplomates américains qu'ils avaient 48 heures pour quitter le pays au motif de leur participation à "l'organisation et la promotion de groupes (étudiants) qui ont tenté de générer de la violence au Venezuela".

"Les accusations selon lesquelles les États-Unis fournissent une aide aux manifestants au Venezuela sont sans fondement et fausses", a réagi dans la foulée la porte-parole du département d’État américain, Jennifer Psaki.

Fin septembre, M. Maduro avait également ordonné l'expulsion de trois premiers diplomates dont la chargée d'affaires de l'ambassade des États-Unis Kelly Keiderling, accusée elle aussi de conspirer avec des opposants.

Source : AFP

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