Gardes médicales en Aveyron : les urgences font face, jusqu'à quand ?

  • Les salariés de l’Armel pourraient poursuivre leur mouvement de grève.
    Les salariés de l’Armel pourraient poursuivre leur mouvement de grève. CP
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Philippe Henry

Santé. Ce week-end, à l’autre bout du fil, la plupart de ceux qui souhaitaient joindre l’Armel ont été pris en charge par les services du Samu. Une situation qui pourrait se reproduire. 

Ce week-end, à l’autre bout du fil, la plupart de ceux qui souhaitaient joindre l’Armel ont été pris en charge par les services du Samu. Le service de garde -tenu par des médecins généralistes- qui assure la permanence des soins après la fermeture des cabinets médicaux sur l’ensemble de Midi-Pyrénées s’est mis en grève pour protester contre sa restructuration.

Depuis deux ans, l’Agence régionale de santé (ARS) -qui cofinance le service de garde aux côtés de 763 médecins adhérents- souhaite réorganiser la permanence des soins en Midi-Pyrénées. Le principal objectif étant d’améliorer "le temps d’attente entre l’appel et le décrochage de l’interlocuteur", explique Didier de Labrusse, président du conseil de l’Ordre des médecins.

Permanences départementales ?

Pour y parvenir, l’ARS voudrait ainsi ramener les permanences au niveau départemental. Aujourd’hui, le service de régulation est basé à Toulouse. Ces changements doivent entrer en compte au 1er avril, sauf que la direction de l’ARS "ne communique pas sur cette restructuration", dénoncent les salariés de l’Armel. Des changements d’autant plus importants "qu’ils pourraient entraîner des réductions de postes".

"Un scandale" pour Jean-Claude Luche

L’Armel compte aujourd’hui 38 salariés basés à Toulouse. Une douzaine de médecins aveyronnais sont membres du réseau. Cette situation préoccupe au plus haut point le conseil général qui s’est exprimé hier à ce sujet. Son président Jean-Claude Luche rappelle "le rôle primordial de ce service aux administrés". "On peut parler de véritable scandale, poursuit-il. Ces changements font peser une menace forte sur ce service de régulation."

La situation se déteriore

Toutefois, l’action des salariés de l’Armel ne devrait pas perturber les usagers. Le Samu et les services d’urgences des hôpitaux aveyronnais "ont fait face le week-end dernier au basculement des appels", assure Didier de Labrusse. "Mais les services d’urgences, en particulier le Samu, ne sont pas extensibles", prévient-il. Notamment, si l’Association des médecins régulateurs décide de poursuivre le mouvement comme ils l’ont laissé entendre dans un courrier adressé aux conseillers régionaux, le 6 février dernier.

Pour le président du conseil de l’Ordre des médecins, l’ARS et les salariés de l’Armel sont entrés "dans un rapport de force dont il est difficile de déterminer les tenants et les aboutissants. Une chose est sûre : la situation est en train de se détériorer entre les interlocuteurs".

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