Football, Gambardella : Bala Fofana, la vérité est ailleurs

  • Dimanche, «c’est le match le plus important depuis que je joue», reconnaît le buteur.
    Dimanche, «c’est le match le plus important depuis que je joue», reconnaît le buteur. Maxime Raynaud
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Maxime Raynaud

16es de finale. L’attaquant des jeunes du Raf, hôtes demain d’Évian, se rêve en professionnel. À 19 ans, frappé récemment par le décès de son père, le garçon estime que le temps de l’exil est peut-être arrivé.

Pas une seconde sans qu’il ne pense à ça. Survêtement de l’OM et petit bouc soigné, Bala Fofana n’a qu’une obsession: devenir un jour un footballeur professionnel. À 19 ans, certains auront vite fait de rétorquer à l’attaquant du Raf, engagé demain en 16es de finale de la coupe Gambardella, que le rêve a fait long feu. Mais le petit dernier d’une lignée de trois frères et trois sœurs veut y croire. Coûte que coûte. «Non, ça n’est pas mort. Je crois en dieu et au travail et je vais m’en donner les moyens», répond ce pur produit de l’école de foot ruthénoise, confiant en lui du haut de la dizaine de buts inscrits cette saison. «On me dit que j’ai des qualités. Beaucoup de gens me motivent, notamment dans mon quartier de Ramadier à Rodez. Ils m’aident à y croire», ajoute le tout frais inscrit au Greta, formation éducateur sportif. Croire après avoir pris conscience, le «quartier» est au cœur de sa courbe d’évolution. Et surtout à l’origine de la trajectoire du natif du piton, d’origine guinéenne. «Petits, avec mon cousin Sény (Condé, également joueur de l’équipe Gambardella, NDLR), on était tout le temps avec un ballon. Mais lorsqu’on arrivait au city stade, les grands ne voulaient pas qu’on joue. Et finalement, après nous avoir vus, ils nous ont acceptés parce qu’on était bon», raconte-t-il, glissant son surnom de «Gunner» dans un sourire.

Percer, «c’est devenu un devoir»

Fan de Thierry Henry, inconditionnel d’Arsenal, Bala Fofana «le canonnier» a depuis bien grandi. La passion, elle, a suivi la croissance en même temps que ce corps pas encore tout à fait formé (1,87 m, 68 kg). Le tout dirigé vers un espoir de professionnalisme devenu davantage qu’un simple rêve. La faute à un drame personnel récent. «Quelques jours avant le 64es de finale de la Gambardella, j’ai perdu mon père, Aboubacar. Ça m’a motivé encore plus pour faire quelque chose dans le foot. Désormais, réussir, c’est pour moi mais aussi pour ma famille, d’ici ou de Guinée. C’est devenu un devoir. Je sais qu’il n’y en a pas beaucoup qui percent. Moi, j’y suis obligé.» Pour atteindre ce Graal, le garçon sait néanmoins qu’un sacrifice pourrait s’imposer: celui d’aller voir ailleurs, de couper le cordon avec un club auquel il «doit tellement». Enfin, car Bala Fofana, senior en devenir, n’a jamais sauté le pas auparavant. Pas vraiment contacté mais surtout pas rassuré à l’idée de devoir annoncé la chose à ce Raf qui l’a couvé, de Philippe Bobek à Stéphane Calvel en passant par Ronny Rodelin. «J’ai peur que ce soit pris pour une trahison. Mais c’est le moment. Je dois essayer. Et si je dois rester pour gagner ma place en DH, je le ferai. Laoudihi et d’autres sont passés par là.» Pour l’heure, la réception d’Évian demain peut déjà constituer une opportunité de taille. «C’est le match le plus important depuis que je joue, avoue-t-il les yeux brillants. Ça peut m’ouvrir des portes. Et puis, vivre ça avec Tom (Bobek), mon autre cousin Kandjoura (Diaby) et tous ceux avec lesquels j’ai commencé le foot, c’est encore plus beau.» Beau comme une étape dans la vie d’un footballeur qui ne veut pas s’en arrêter là. 

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