Quand la cerise fait son cinéma

  • Le film sera projeté à Millau le 27 février (complet) et le 1er mars à 16 heures.
    Le film sera projeté à Millau le 27 février (complet) et le 1er mars à 16 heures. Repro CP
Publié le , mis à jour
Victor Guilloteau

Documentaire.Tourné dans les vergers de la haute vallée du Tarn, «Histoire de cerises» sort en salles.

Il était une fois, les aventures de la cerise dans la haute vallée du Tarn. Cette «Histoire de cerises», celle de la culture de l’or rouge depuis les années 40, est enfin compilée dans un documentaire à retrouver très prochainement dans les cinémas de Millau (1).

À Paulhe, où les générations se succèdent pour choyer le précieux fruit, la fierté et le soulagement dominent. Les témoins de cette période charnière sont en effet de moins en moins nombreux. Par ce documentaire, la Maison de la cerise, coproducteur du projet, veut immortaliser leurs gestes et techniques. Un émouvant passage de relais à l’attention des générations futures. Pour ne pas oublier. "Ce projet, c’est une longue histoire, narre Frédéric Plombat, membre de l’encadrement de la Maison. On y travaille depuis 4 ans. À l’époque, l’arboriculteur André Fabre nous a fait remarquer que les techniques du passé risquaient de disparaître avec le temps. On s’est dit “Qu’est-ce qu’on attend avant qu’il ne soit trop tard ?”

Un tournage sur quatre saisons

Autour d’un noyau de bénévoles passionnés, ainsi germait l’idée de réunir les témoins du passé. Vint ensuite l’ébauche d’un synopsis, puis la prise de contact avec les maisons de production. Mais pas facile pour la cerise de se faire une place au cinéma. "On a découvert un univers que l’on ne connaissait pas, raconte Achille Fabre, le maire de Paulhe, une fois lancé l’appel d’offres. On a eu des propositions de 80 000€. Mais on ne se rendait pas compte."

La petite équipe sud-aveyronnaise s’est donc inspirée de ce qui avait déjà été fait, et notamment du travail de Gérard Briane sur le vignoble d’Estaing. "Il nous a mis en relation avec l’université de Toulouse-Le Mirail, tout est parti de là, retrace Frédéric Plombat.

Résultat "authentique"

"Ils ont un programme intitulé DTICE qui accompagne les projets." Lequel fournit les moyens nécessaires pour la «mise en boîte». La réalisation, justement, c’est Nathalie Michaud qui s’en est chargée. Avec son caméraman, la réalisatrice est venue une quinzaine de fois sur quatre saisons pour filmer Paulhe, sa Maison de la cerise, ses vergers, ses histoires. Avec pour fil conducteur le récit de Louis Valès, technicien agricole de 91 ans et ancien maire d’Aguessac.

"Le résultat n’est pas passéiste ni folklorique. C’est authentique, se délectent les bénévoles de l’association, qui souhaitent également mettre en ligne un webdocumentaire (un DVD à 10 est déjà édité). Parfois, Nathalie (Michaud) s’asseyait avec nous pour boire le café et laissait tourner la caméra. C’était très intimiste. De cette façon, elle a récolté plein d’anecdotes, comme celles de Julienne Jonquet, une ancienne arboricultrice de Carbassas qui n’a jamais beaucoup parlé. Elle a gagné notre confiance." Et le résultat méritait bien que l’on déroule le tapis. Rouge cerise, évidemment...

(1) Séances (durée 1h05) le 27 février à 20h45 (complet) et le 1er mars à 16 heures. Une autre prévue durant la première semaine de mars. Réservations à la Maison de la cerise, au 0565590098.Tarif unique 5,50€.

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