Venezuela: nouvelle manifestation à Caracas après un mois de mobilisation

  • Des membres de la Garde nationale tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 11 mars 2014
    Des membres de la Garde nationale tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 11 mars 2014 AFP - Juan Barreto
  • Des membres de la Garde nationale tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 11 mars 2014
    Des membres de la Garde nationale tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 11 mars 2014 AFP - Juan Barreto
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AFP

Etudiants et opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro ont appelé à une nouvelle mobilisation mercredi dans les rues de Caracas, à l'occasion du premier mois de protestation dans la capitale.

Mardi soir, M. Maduro a toutefois averti que "cette marche n'était pas autorisée" et que les manifestants seraient empêchés de gagner le centre-ville, comme ils l'envisagent.

"Je ne les laisserai pas entrer", a-t-il affirmé. "Je sais qu'ils viennent avec des intentions violentes (...) je serais fou de le permettre", a-t-il annoncé lors de sa nouvelle émission de radio "En contact avec Maduro" qui sera retransmise régulièrement par la Radio Nationale du Venezuela (publique).

Il a ajouté qu'il interdirait dorénavant toutes les marches de l'opposition dans le centre de la capitale tant que les militants radicaux continueraient à monter des barricades dans l'est de Caracas et tant que l'opposition "refusera de dialoguer".

Parallèlement, le ministre de l'Education Hector Rodriguez a invité "les jeunes et les étudiants" à défiler mercredi en signe de soutien au gouvernement, qui appelle régulièrement ses partisans à se mobiliser dans la rue en réponse à la fronde lancée début février en province.

Lundi soir, un étudiant a été tué et deux autres personnes blessées par balles lors d'une manifestation à San Cristobal, dans le nord-ouest du pays. Le maire de la ville Daniel Ceballos (opposition) a pointé du doigt les membres des "colectivos", le corps de jeunes militants civils soutenant le gouvernement. Ce décès porte le bilan des violences à 21 morts.

Illustrant la préoccupation de la communauté internationale, les ministres des Affaires étrangères de l'Union sud-américaine (Unasur) doivent se réunir mercredi à Santiago du Chili pour former une commission visant à encourager le dialogue au Venezuela.

San Cristobal, capitale de l'Etat de Tachira, a été le point de départ d'une révolte étudiante contre l'insécurité visant le gouvernement du président Nicolas Maduro, lancé le 4 février après le viol d'une étudiante.

Le mouvement a progressivement fait tache d'huile dans le pays, avec des manifestations quasi-quotidiennes dans plusieurs villes, recevant le soutien de l'opposition. Les revendications de cette grogne se sont étendues à la vie chère et aux pénuries qui perturbent le quotidien de la population du pays pétrolier.

- 'En contact avec Maduro' -

Ces mobilisations ont souvent dégénéré en violences qui ont fait un total de 21 morts, au moins 300 blessés et la dénonciation de nombreux abus policiers.

Plus d'une dizaine de membres des forces de l'ordre ont été placés sous les verrous, dont cinq agents des services de renseignement (Sebin), accusés de la mort par balle de deux jeunes hommes - un opposant et un partisan du pouvoir - à Caracas le 12 février, jour où la mobilisation a basculé dans la violence.

Mardi soir, comme quasiment tous les soirs, des affrontements ont opposé dans l'est de la capitale, bastion de l'opposition, des groupes de manifestants aux forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Première cible de la grogne, le président Maduro, élu de justesse en avril dernier, n'a de cesse de dénoncer une "tentative de coup d'Etat" fomentée avec l'aide des Etats-Unis. Il a concédé l'ouverture d'un dialogue national, mais opposants et étudiants ont refusé de participer à ce qu'ils ont qualifié de "mascarade". Et ils ont exigé la libération de l'opposant Leopoldo Lopez, interpellé le 18 février pour "incitation à la violence".

"Pour faire passer des propositions, des idées, des plaintes, des critiques, des bonnes nouvelles, des informations courantes", Nicolas Maduro a fait mardi soir ses débuts comme animateur radio. L'émission "En contact avec Maduro" sera retransmise "quand ce sera nécessaire, ou quand surviendra l'inspiration", et aura vocation à montrer la "vérité" du pays, a expliqué le président.

Son prédécesseur, le charismatique et médiatique Hugo Chavez, avait choisi la télévision, où il haranguait, vitupérait et discourait des heures durant dans son émission "Allo Président".

Source : AFP

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