Pollution de l'air: plus de 30 départements en alerte maximales

  • Un bus dans Paris
    Un bus dans Paris AFP/Archives - Loic Venance
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AFP

Plus de trente de départements étaient touchés jeudi par des alertes maximales à la pollution aux particules, conduisant les autorités à prendre des mesures d'urgence, comme la gratuité pendant trois jours des transports en commun en Ile-de-France.

La qualité de l'air est "une urgence et une priorité pour le gouvernement", a affirmé le ministre de l'Ecologie Philippe Martin, alors que la France connaît un épisode particulièrement aigu de pollution de l'air, en nombre de départements touchés comme en nombre de jours d'alerte.

"Les transports franciliens seront gratuits de vendredi matin à dimanche soir", a-t-il déclaré à la presse, au troisième jour de dépassement du seuil d'alerte en région parisienne.

Le président PS de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon, à la tête de l'autorité organisatrice des transports dans la région, a précisé que cette gratuité serait assurée "pendant toute la durée du pic de pollution". Il n'y aura toutefois pas de réduction sur les cartes d'abonnement hebdomadaires ou mensuelles.

Le niveau d'alerte était dépassé jeudi en Bretagne, Haute-Normandie, Calvados et Manche, dans une partie de Poitou-Charentes (Deux-Sèvres, Charente-Maritime), dans la majorité de la région Centre (Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et le Loiret) mais aussi en Nord-Pas-de-Calais, en Picardie, dans la Marne, en Ile-de-France, en Rhône-Alpes et dans le Vaucluse. Soit plus de 30 départements au total.

L'épisode actuel de pollution aux PM10 (particules inférieures à 10 micromètres), poussières de compositions diverses (chauffage au bois et au fioul, industrie, moteurs surtout diesel), est favorisé par des conditions anticycloniques et des nuits froides suivies de journées bien plus chaudes, ne permettant pas la dispersion verticale des polluants.

Le niveau d'alerte est déclenché à partir d'une concentration moyenne quotidienne de PM10 de 80 microgrammes de particules par m3 d'air.

- Mesures anti-pollution -

Le seuil d'information, atteint à partir de 50 microgrammes par m3, a lui été dépassé dans une vingtaine d'autres départements.

Philippe Martin a rappelé que différentes mesures anti-pollution étaient prises dans différentes régions: réduction de la vitesse sur certains axes, détournement de poids lourds, restriction d'activité industrielle, gratuité limitée des Vélib' et Autolib' à Paris, gratuité des transports en commun, interdiction de feux de cheminées.

Les réductions de vitesse ont un effet "assez modeste", a toutefois expliqué Gilles Aymoz, responsable qualité de l'air à l'Ademe.

Philippe Martin a aussi invité les citoyens à agir: "Eviter d'utiliser son véhicule, privilégier le covoiturage et les transports en commun" sont des actions recommandées.

En Ile-de-France, le seuil d'alerte devrait encore être dépassé vendredi, pour un quatrième jour de suite, a indiqué l'association Airparif, ce qui rapprocherait l'épisode actuel du fort pic observé en décembre (six jours d'alerte).

En Basse-Normandie, la pollution atteint déjà des niveaux record, selon Christophe Legrand, directeur d'Air com, chargée de surveiller la qualité de l'air dans cette région en signalant à Caen des valeurs moyennes de plus de 110 mg/m3 sur deux jours.

Lorsque le seuil d'alerte est franchi, il est recommandé aux populations sensibles d'éviter les activités physiques et sportives en plein air ou en extérieur.

Ces conseils ne s'appliquent à la population générale qu'en cas de symptômes tels que fatigue inhabituelle, mal de gorge, toux, essoufflement, palpitations.

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), on indique que la situation est "globalement normale". "On observe depuis deux jours une légère hausse des consultations liées à l'asthme", mais pas forcément attribuables à la pollution.

Les particules peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et les plus fines d'entre elles (PM 2.5, moins de 2,5 micromètres), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées "cancérogènes certains" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

En raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites européennes, la France risque une condamnation qui pourrait lui valoir prochainement plusieurs dizaines de millions d'euros d'amende.

Source : AFP

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