Municipales : doit-on s'attendre à une abstention record ?

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    Municipales : doit-on s'attendre à une abstention record ? AFP
Publié le
Christophe Cathala

Scrutin. La participation risque de souffrir entre le nouveau formalisme réglementaire qui contraint les communes de plus de mille habitants et une relative pénurie de candidats un peu partout, qui limite les choix.

Plus encore que toutes les autres consultations électorales, les municipales poussent traditionnellement les citoyens vers les urnes. Donner six ans de mandat à celles et ceux qui vont gérer l’environnement qui compose au plus près notre quotidien est une affaire sérieuse, d’autant qu’au-delà des clivages politiques, voisins, famille et amis sollicitent parfois directement vos suffrages. En clair, les municipales sont des élections de proximité avec des candidats de proximité, comment dès lors ne pas se sentir concerné ?

Le syndrome de la liste unique

Cette fois pourtant, ce n’est pas tant le fond que la forme qui risque de refroidir les devoirs citoyens en réduisant les taux de participation.

  • Première contrariété : la liste unique.

La réforme a imposé en effet aux communes de plus de mille habitants (ce n’était le cas qu’au-dessus de 3500 habitants jusqu’alors) une liste de noms égale à celle de sièges à pourvoir, que les électeurs ne peuvent modifier au moment du vote sauf à rendre nul leur bulletin. C’en est fini des candidats «libres» et isolés, des petits groupes d’opposants à qui la redoutable alchimie démocratique des électeurs pouvait conférer une place de contradicteur au sein du débat municipal. Avec les nouvelles règles, l’opposition peine dans les petites communes à formuler une liste complète, paritaire de surcroît. Ainsi, certains gros bourgs comme Laissac n’ont qu’une liste municipale à proposer alors qu’en 2008, quatre «opposants» étaient parvenus à se faire élire. On sait donc déjà qui composera le conseil laissagais. "Le problème est de convaincre les gens d’aller voter dans un tel contexte", déplore le maire, Claude Salles, candidat à sa réélection.

  • Une opposition difficile à exprimer 

Marquer son opposition dans l’urne peut consister à voter «nul» (inscriptions ou ratures sur le bulletin) ou «blanc» (aucun bulletin). Mais il n’y a pas de comptabilité officielle de ces votes. Seul le vote blanc sera pris en compte, selon la loi du 21 février dernier, à compter des scrutins postérieurs au... 31 mars. C’est râpé pour ces municipales.

  • Quand on n’a pas le choix...

Une autre contrariété se fait jour dans les communes de moins de mille habitants. Nombre d’entre elles présentent un nombre de candidats (en liste ou isolés) tout juste égal au nombre de sièges à pourvoir, faute d’avoir trouvé suffisamment de bonnes volontés pour permettre des choix. Ces candidats sont donc sûrs d’être élus. Si au premier tour ils ne réunissent pas sur leur nom au moins 25% des électeurs inscrits, ils devraient être élus au second, où cette contrainte n’existe plus.

Aller voter quand même

Toutes ces situations réunies ne plaident pas pour un large mouvement d’expression de la part des électeurs. Surtout quand ces derniers, au risque de tout mélanger, avouent se lasser de la chose publique et de ceux qui la servent, en regard de ce que leur offre à comprendre les partis politiques. Bien sûr, toutes les communes aveyronnaises ne sont pas logées à la même enseigne, des duels -voire plus- animent le débat et invitent à l’arbitrage. Pour autant, aller voter reste un devoir civique dont le but est de faire vivre la démocratie à laquelle chacun de nous est attaché. Vous savez déjà ce qu’il vous reste à faire dimanche.

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