Municipales: le FN veut transformer l'essai au second tour

  • La présidente du FN Marine Le Pen répond aux journalistes devant le siège social du FN à Nanterre, le 24 mars 2014
    La présidente du FN Marine Le Pen répond aux journalistes devant le siège social du FN à Nanterre, le 24 mars 2014 AFP - Miguel Medina
  • Le nouveau maire FN de Hénin-Beaumont, Steeve Briois, répond aux journalistes, le 24 mars 2014
    Le nouveau maire FN de Hénin-Beaumont, Steeve Briois, répond aux journalistes, le 24 mars 2014 AFP - Philippe Huguen
  • Carte de France localisant le vote FN au 1er tour des élections municipales Carte de France localisant le vote FN au 1er tour des élections municipales
    Carte de France localisant le vote FN au 1er tour des élections municipales AFP - L. Saubadu/P. Defosseux
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AFP

Au lendemain d'un premier tour des municipales au-delà de ses espérances pour le FN de Marine Le Pen, le parti d'extrême droite affûte ses arguments pour transformer l'essai dans quelques villes, en s'apprêtant à jouer un rôle majeur dans plusieurs centaines d'autres scrutins.

Le FN est arrivé en tête dans au moins 21 communes, selon un décompte de l'AFP. Il semble dans certaines d'entre elles (Béziers, Fréjus, Saint-Gilles, voire Cogolin) en ballotage très favorable.

Il annonce être présent dans 315 communes au second tour, loin devant son record de 1995 (119), mais tout aussi loin des "95%" de second tour pronostiqués par Mme Le Pen.

Le FN espère désormais gagner plus que les quatre mairies détenues en 1997: Toulon, Orange, Marignane et Vitrolles.

Ses candidats vont d'abord parler "local". David Rachline, 40,2% des voix à Fréjus (Var), retourne astucieusement l'image de candidats hors-sol qui colle habituellement aux frontistes: "Les autres font des campagnes nationales en nous caricaturant, moi je fais une campagne locale, de terrain", dit-il à l'AFP.

Impliquer ceux qui sont restés chez eux au premier tour, ensuite: "C'est dans les abstentionnistes" que Louis Aliot, vice-président du FN en tête à Perpignan pense disposer de réserves de voix.

Mais le FN a déjà mobilisé ses électeurs dimanche: dans les 21 communes où il est en tête, la participation a été en moyenne supérieure de 1,1% par rapport aux municipales de 2008, selon un calcul de l'AFP, alors qu'elle a reculé de cinq points au niveau national.

"C'est assez corrélé à la médiatisation des enjeux, des candidats. Chaque fois que le FN semble en position de remporter quelque chose, l'électorat du FN se surmobilise", note Joël Gombin, doctorant spécialiste du vote FN.

Toutefois, "il y a une réserve parmi les abstentionnistes, le FN peut progresser", d'après lui.

"On peut avoir une hausse de la participation qui nous favorise", veut croire Nicolas Bay, directeur de la campagne du FN pour les municipales, interrogé par l'AFP. Tous ne parient pas dessus: cette réserve n'est "pas énorme", concède ainsi à l'AFP Julien Sanchez, en tête à Beaucaire (Gard).

- Appel FN au vote utile -

Autre enjeu, attirer électeurs de gauche ou de droite, par exemple contre les sortants, et casser ainsi tout "front républicain".

Le patron du PS Harlem Désir a d'ores et déjà annoncé le retrait de la liste socialiste à Saint-Gilles (Gard). Des fusions ou des désistements sont en discussion dans plusieurs autres villes, avant la clôture du dépôt des listes mardi à 18H00.

Ces faits expliquent l'appel lancé "aux électeurs de droite" par M. Sanchez à Beaucaire "à voter utile".

"Lorsque le PS arrive deuxième, les électeurs de droite vont voir que le vote utile face à la gauche, c'est le FN", abonde M. Bay.

Joël Gombin juge le scénario plausible dans une certaine mesure: "Si le FN est en tête, ce n'est pas impossible que des électeurs qui ont voté au premier tour UMP votent +utile+" au second. Ce devrait être "relativement marginal" pour les électeurs de gauche.

Reste la grande majorité des cas, où le FN, empêcheur de tourner en rond, notamment pour la droite, n'a guère de chances de l'emporter seul.

Quelques alliances sont possibles, comme l'a rappelé le nouveau maire FN d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Steeve Briois, "si et seulement si nous avons affaire à des gens patriotes, sincères (...) qui acceptent de les faire non pas à la sauvette mais en acceptant (...) de signer la charte du rassemblement Bleu Marine."

"Dans cette charte, il n'y a pas grand chose, voire rien que ne puisse signer un élu UMP moyen", remarque M. Gombin.

Plusieurs candidats, à Carpentras, Givors ou Clermont-Ferrand, ont lancé un appel à l'union aux listes de droite.

Mais la priorité de Marine Le Pen est l'implantation locale: ses listes devraient se maintenir au second tour presque sans exception, d'autant que la direction de l'UMP rejette toute alliance avec le FN.

Le FN a réuni un bureau exécutif lundi après-midi, qui a abordé selon une source frontiste entre "20 et 30 cas particuliers" qui seront communiqués par la députée européenne au plus tard mardi lors d'une conférence de presse.

Triomphante dimanche soir, elle veut 1.000 conseillers municipaux, un objectif raisonnable: le FN en a déjà fait élire 473.

Source : AFP

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