Le président chinois en France: après Lyon, l'Elysée

  • Le président chinois Xi Jinping entre le maire de Lyon, Gérard Collomb, et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 25 mars 2014 à l'Hôtel de ville de Lyon
    Le président chinois Xi Jinping entre le maire de Lyon, Gérard Collomb, et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 25 mars 2014 à l'Hôtel de ville de Lyon AFP - Philippe Merle
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Cérémonie aux Invalides, entretien prolongé avec François Hollande, fastueux dîner d'Etat: après une dernière matinée à Lyon, le président chinois est attendu mercredi après-midi à l'Elysée, où se concrétiseront les enjeux économiques de sa visite.

Paris entend rééquilibrer ses relations commerciales avec la Chine qui accusaient encore l'an dernier un déficit de 26 milliards d'euros, soit un peu moins de la moitié du total du déficit commercial de la France. Mais pour y parvenir, reconnaît-on à l'Élysée, il reste "un grand chemin à parcourir".

Xi Jinping a entamé sa visite en France mardi soir à Lyon. Ancienne capitale de la soie et pionnière dans l'accueil des étudiants chinois, la ville entretient de longue date des relations privilégiées avec la Chine. Il devait encore visiter mercredi matin un centre de recherche BioMerieux de Marcy l'Etoile (Rhône) avant de gagner l'Elysée dans l'après-midi.

L'accord sur l'entrée au capital du groupe PSA Peugeot Citroën de l'État français et du constructeur automobile chinois Dongfeng devrait y être formalisé en grande pompe.

Au chapitre des contrats, une commande de quelques dizaines de courts-courrier A320 et le déblocage de celle de 27 A330, gelée en raison d'un différend commercial entre Pékin et Bruxelles, devraient être annoncés.

Les présidents français et chinois devraient également lancer "un partenariat industriel renforcé pour la fabrication en commun d'hélicoptères civils de type EC175" d'Airbus Helicopters, indique une source industrielle. "Ce partenariat pourrait concerner jusqu'à 1.000 appareils sur une vingtaine d'années", précise-t-elle.

L'aéronautique mais également le nucléaire civil, l'agroalimentaire, la santé, les énergies renouvelables, l'automobile, les transports et le "développement urbain durable" font partie des secteurs à fort potentiel dans cette relation commerciale franco-chinoise.

Le patron du groupe nucléaire français Areva, Luc Oursel, escompte pour sa part "la signature d'un certain nombre d'accords", alors que des discussions sont en cours pour la construction en Chine d'une usine de retraitement de déchets nucléaires.

- Concert et dîner privé à Versailles -

En 2008, des manifestations pro-tibétaines à Paris lors du passage de la flamme olympique avaient jeté un froid dans les relations Paris-Pékin.

Mais cette fois, au moment où Pékin vient d'annoncer son intention de clore une enquête antidumping contre les exportateurs européens de vin, François Hollande mettra les petits plats dans les grands pour son hôte. Les Chinois "apprécient particulièrement la créativité de la gastronomie française et ses grands crus", souligne-t-on à l'Élysée.

En avril 2013, François Hollande avait été le premier chef d'Etat européen à être reçu en visite d'État à Pékin par le numéro un chinois après l'élection de ce dernier. Le président français a récemment promis, en retour, de lui réserver un accueil "exceptionnel" à Paris.

Jeudi, Xi Jinping et son épouse, la chanteuse populaire Peng Liyuan, seront au Château de Versailles pour un concert à l'Opéra royal puis un dîner privé, l'occasion de célébrer le cinquantenaire de la reconnaissance de la Chine communiste par le général de Gaulle, intervenue le 27 janvier 1964. Et vendredi, Xi Jinping achèvera sa visite en France par un crochet à Rouen avant de poursuivre sa tournée européenne avec deux nouvelles étapes, Berlin et Bruxelles.

Sur le plan diplomatique, l'Iran, la Syrie, la Corée du Nord et l'Afrique feront partie des grands dossiers évoqués.

Mais au sur-lendemain de la réunion des grandes puissances du G7 à La Haye, la crise ukrainienne devrait également donner lieu à de nouvelles "discussions approfondies entre les présidents Hollande et Xi Jinping" autour d'un dossier qui, selon Paris, ne suscite "aucun motif de désaccord".

La Chine affiche cependant une bienveillante neutralité à l'égard de Moscou. Elle s'est abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le référendum en Crimée, tandis que la Russie opposait son veto et que les autres membres du Conseil l'approuvait.

Source : AFP

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