La pâtissière Noëmie Honiat au pied du podium

Elle le voulait ce titre mais ce jour-là, elle est tombée face à plus forte qu’elle. Engagée avec sept autres candidats dans le championnat de France du dessert organisé mercredi à Nice, Noëmie Honiat n’a pas conquis le jury avec son œuvre très personnelle intitulée "Souvenirs d’une balade en forêt". C’est Jérémy Del Val (du restaurant L’Apogée à Courchevel en Savoie) qui a décroché la médaille d’or (et pas en chocolat).

"Prendre des risques et aller jusqu'au bout"

Sa fougue, son franc-parler et bien entendu ses talents culinaires ne passent pas inaperçus tous les lundis soir dans l’émission Top chef diffusée sur M6. A quelques jours seulement du 40e championnat de France du dessert à Nice, la jeune femme de 25 ans ne compte pas déroger à sa ligne de conduite :  "prendre des risques et aller jusqu’au bout des choses", malgré une pression supplémentaire liée à son exposition médiatique. Interview.

 

Depuis 2010, vous enchaînez les performances dans les concours. 2014 est-elle l’année de la consécration suprême avec le championnat de France du dessert ?

Je l’espère! C’est vrai que depuis quatre ans, je me fixe un objectif à l’année. Après les titres de jeune talent de la gastronomie, du National junior en dessert, d’un quart de finale de Top chef (2012) et d’un premier prix au trophée passion du «Wex», le National des pros serait presque un aboutissement. Sans parler que je suis toujours en course dans l’émission Top chef (il lui est interdit de divulguer quoi que ce soit sur la suite du divertissement, NDLR).

Justement, cette exposition médiatique n’est-elle pas une pression supplémentaire à gérer ?

Tout à fait. Les gens vont me voir le lundi à la télé et le mercredi dans l’établissement niçois avec mes ustensiles pour un concours de 4h30. Déjà, lors du championnat régional à Auch, j’ai senti tous ces regards. Il existe beaucoup de jalousies et du coup je suis attendue au tournant. Cette année, je ne serais pas seule puisque ma mère et Quentin m’accompagnent. D’un côté, c’est rassurant mais, de l’autre, cela rajoute un peu de piment.

Comment se déroule cette finale ?

Nous sommes huit candidats dans une cuisine où j’ai découpé mes premières carottes et dont le responsable de l’organisation est mon ancien professeur. Je ne serais donc pas dépaysé! Dès le départ, nous devons réfléchir à la préparation de dix desserts avec un panier surprise. Au bout de quinze minutes, nous avons 4h30 pour «sortir» un dessert personnel et les dix desserts du panier.

Qu’avez-vous choisi pour votre dessert personnel ?

Je l’ai intitulé "Souvenirs d’une balade en forêt". J’ai gagné le championnat régional grâce à lui (fin février à Auch, NDRL). C’est un arbre avec des champignons à la base, des fleurs... Tout est comestible. Il est posé sur une assiette qui est encastrée dans une pierre. Avant la pâtisserie, j’étais très attirée par l’architecture d’intérieur. J’ai gardé ce goût de la rigueur et de la minutie. Là, j’ai ramassé des pierres dans l’Aveyron et j’ai demandé à José Ballester de les sculpter de telle sorte qu’elles ne fassent qu’une avec les assiettes. J’en ai parlé avec mon ancien professeur de Nice qui m’a dit que je prenais un risque. Mais, je ne fais pas ce métier pour empiler des choses les unes sur les autres. Je veux aller au bout des choses et prendre des risques car c’est comme ça que l’on avance. Ce serait une belle reconnaissance et surtout un clin d’œil à tous ceux qui ont cru en moi.