Municipales: la droite se prépare à la victoire, Hollande sur la sellette

  • Jean-François Copé, président de l'UMP Paris, le 23 mars 2014 Jean-François Copé, président de l'UMP Paris, le 23 mars 2014
    Jean-François Copé, président de l'UMP Paris, le 23 mars 2014 AFP/Archives - Miguel Medina
  • Graphique montrant les chiffres clés concernant les candidats et les listes en présence au 2e tour des municipales de 2014 Graphique montrant les chiffres clés concernant les candidats et les listes en présence au 2e tour des municipales de 2014
    Graphique montrant les chiffres clés concernant les candidats et les listes en présence au 2e tour des municipales de 2014 AFP - L. Saubadu/P. Defosseux
  • La présidente du Front National, Marine Le Pen, le 25 mars 2014 à Nanterre près de Paris
    La présidente du Front National, Marine Le Pen, le 25 mars 2014 à Nanterre près de Paris AFP/Archives - Pierre Andrieu
  • François Hollande et Jean-Marc Ayrault à Versailles, le 27 mars
    François Hollande et Jean-Marc Ayrault à Versailles, le 27 mars Pool/AFP - Michel Euler
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AFP

Derniers meetings, derniers tractages: la campagne du second tour des municipales s'achève vendredi à minuit avec une droite qui se prépare à la victoire dimanche, un FN qui a le vent en poupe et un PS sur la défensive.

Tout porte à croire que le second tour confirmera le très net recul enregistré par la gauche et surtout le PS, dimanche dernier, pour ce premier test électoral national de François Hollande.

L'exécutif a fait fuiter dans la semaine les probables réponses du président à cette défaite politique annoncée: un remaniement rapide, un geste fiscal aux ménages tout en "maintenant le cap" du pacte de responsabilité...

Menacés dans bien des citadelles qu'ils pensaient inexpugnables, les élus socialistes, songeant aussi aux prochaines échéances (sénatoriales, cantonales, régionales), y vont de leurs propositions.

"Il faut agir sur le pouvoir d'achat", a exhorté vendredi Thierry Mandon, porte-parole des députés PS. "Les couches populaires nous disent: +Et nous? Occupez-vous de nous+", a-t-il lancé.

Les écologistes d'EELV qui ont tiré leur épingle du jeu, sortant en tête du premier tour à Grenoble, ont demandé vendredi une "politique plus sociale, plus écologique" et que le plan de 50 milliards d'euros d'économies censé être dévoilé en avril soit "rediscuté".

Dimanche les yeux seront tournés sur la longue liste des villes PS menacées de basculer à droite: des grandes comme Strasbourg et Toulouse, Saint-Etienne, Reims, Metz, Caen et des moyennes comme Angoulême, Belfort, Chambéry, Roanne, Perigueux, sans oublier Paris où la gauche semble toutefois épargnée.

Les électeurs vont retourner aux urnes pour élire leurs conseillers municipaux pour six ans dans un peu plus d'une commune sur six, dont la plupart des grandes et moyennes villes.

Seulement 6.455 communes - dont 4.678 de moins de 1.000 habitants où le vote a lieu au scrutin majoritaire et 1.777 de plus de 1.000 habitants où le vote a lieu au scrutin de liste - sont concernées par le second tour. Cinq petites communes n'ont pas trouvé de candidats et seront mises sous tutelle du préfet en attendant une élection partielle.

Le vote a été acquis dans 30.136 communes au premier tour. La droite y a drainé au total 46,44% des voix, la gauche 38,2% et le FN 4,7%.

Les conseils municipaux désignés dès le premier tour ont commencé à élire leurs maires. Dès vendredi plusieurs ténors de droite ont été réélus triomphalement tels le président de l'UMP Jean-François Copé à Meaux et Alain Juppé à Bordeaux.

- Trop tard pour mobiliser à gauche -

Le frontiste Steeve Briois a programmé une intronisation à Hénin-Beaumont dimanche à 10h30, espérant une médiatisation aussi fracassante que sa victoire. Arrivé en tête dans 21 communes, le FN sera présent dans 328 d'entre elles. Il prévoit une victoire au Luc (Var), Béziers, Beaucaire (Gard), Fréjus et a bon espoir à Saint-Gilles (Gard), Villers-Cotterêts (Aisne) et Forbach (Moselle).

Des triangulaires auront lieu dans 986 communes de plus de 1.000 habitants, des quadrangulaires dans 207, des pentagulaires dans 16 autres et même une sexangulaire en Polynésie.

Le phénomène tient entre autres à la multiplicité des dissidences à gauche par exemple à Montpellier ou à Roubaix (quatre listes dont deux de gauche, une de droite et une FN) mais aussi à droite comme à Fréjus (deux à droite, une FN) ou à Beaucaire (deux DVD, une DVG, une FN).

Les socialistes tablent sur un sursaut de mobilisation de leur électorat pour sauver les maires crédités d'un bon bilan mais qui sont menacés.

Le taux d'abstention au premier tour a atteint le taux record de 36,45%.

"Le contexte national pèse très lourd, 5 à 7 jours pour mobiliser un électorat de gauche qui a déserté les urnes, c'est trop court" souligne Yves-Marie Cann du CSA. "Je ne vois pas dans l'actualité d'éléments qui seraient de nature à provoquer un sursaut", ajoute-t-il, pointant les derniers chiffres du chômage en forte hausse, symptômes d'une "absence de résultats" et le débat sur le remaniement gouvernemental "en décalage par rapport aux préoccupations des Français".

"Ce sont entre 120 et 160 villes qui pourraient tomber à droite", estime-t-on au PS. "A chaque fois qu'on perdra la +ville-centre+, on perdra la communauté d'agglo, c'est déjà le cas à Bordeaux et Marseille et on risque de la perdre à Toulouse, Strasbourg", ajoute-t-on, mettant le doigt sur le deuxième enjeu de ces élections, la direction des métropoles, communautés d'agglomérations, urbaines, de communes.

Si ce scénario se vérifiait, ce serait une vague bleue et la droite redeviendrait le premier pouvoir local. Aujourd'hui la gauche détient 54% des villes de plus de 10.000 habitants et 17 des 20 plus grandes villes.

Source : AFP

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