Midi-Pyrénées : la gauche paye très lourdement l’addition

  • Maire de Toulouse par intérim de 2004 à 2008, Jean-Luc Moudenc (UMP) va désormais pouvoir savourer sa revanche : avec 51,5 % des suffrages, contre 48,5 % pour le sortant socialiste, il redevient maire de la ville rose.
    Maire de Toulouse par intérim de 2004 à 2008, Jean-Luc Moudenc (UMP) va désormais pouvoir savourer sa revanche : avec 51,5 % des suffrages, contre 48,5 % pour le sortant socialiste, il redevient maire de la ville rose. AFP
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Joël Born

Sanction. À travers leurs votes ou leur abstention, les électeurs de Midi-Pyrénées ont, dans l’ensemble, sanctionné la politique gouvernementale et le parti socialiste. Et la gauche se retrouve passablement affaiblie.

De toute évidence, le contexte politique national, le mécontentement populaire et les mauvais résultats persistants en termes d’emploi auront lourdement pesé sur ces élections municipales. La région Midi-Pyrénées n’échappe pas à la règle et à une certaine débâcle du Parti socialiste, qui ressort passablement affaibli de ce scrutin, où les intérêts locaux ont souvent été dépassés par des considérations beaucoup plus générales.

Déçus par la politique gouvernementale, les électeurs traditionnellement tournés vers la gauche l’ont fait savoir. En témoigne une forte abstention. En témoigne également les votes protestataires qui permettent au Front National, de s’installer dans plusieurs villes d’un département ayant subi le déclin de l’industrie, comme le Tarn. Une terre de tradition socialiste, où la droite conserve facilement Albi, Castres, Mazamet et remporte Gaillac.

Toulouse repasse à droite

" La claque pour la gauche est la conséquence de la politique nationale", avait déjà prévenu le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. Les tiraillements, parfois les déchirements, à gauche ont également fortement pesé dans la balance. Au final, la gauche paye lourdement l’addition en perdant plusieurs villes, à commencer par la métropole régionale toulousaine, et en permettant à la droite de se renforcer dans plusieurs villes d’importance comme Montauban, Castres et Albi, Tarbes ayant choisi de renouveler sa confiance à l’UMP dès le premier tour. Finalement, l’un des seuls miracles pour la gauche en Midi-Pyrénées est venu de Lourdes, où le maintien du Front National, dans le cadre d’une triangulaire, a profité à la candidate de la gauche.

Réveil difficile en Aveyron

Dans l’Aveyron, la gauche aura certainement le réveil très difficile avec la perte de son fief historique de Decazeville, mais aussi de Millau et Baraqueville, après la chute d’Onet-le-Château, dès le premier tour, et la confirmation de l’UMP Serges Roques à Villefranche-de-Rouergue. Finalement, seule la préfecture ruthénoise et Saint-Affrique restent à gauche. Le président du conseil régional Midi-Pyrénées, Martin Malvy, pourra toujours se consoler en se disant que sur ses terres lotoises, la gauche a conservé Cahors, Figeac, Gourdon et gagné Gramat, alors que Souillac a rebasculé à droite. L’ancien ministre et porte-parole du gouvernement devait, quand même, espérer mieux.

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