Rugby : le Stade Rodez Aveyron décroche les phases finales

C’était un pari fou. Il fallait presque se pincer pour y croire. Cela pouvait même être pris pour de l’arrogance. Jouer un 8e de finale de Fédérale 1 était, il faut bien le dire, synonyme de doux rêve. Surtout après une saison où jusqu’à la dernière journée, le SRA avait bataillé pour sa survie. Faute de moyens, il avait, cet été, bâti un groupe restreint pour cette campagne. Et après trois revers lors des trois premiers matches, Patrick Furet et son équipe devaient bien se demander comment tout cela allait tourner...

Pari fou

Mais au fil du temps et des rencontres, les joueurs l’ont crié de plus en plus fort : "On est capables de le faire". Jamais, ils n’ont perdu de vue leur folle ambition. Et surtout, ils l’ont, petit à petit, matérialisée sur le terrain avec une facilité déconcertante. Les «jeunes loups» du SRA ont rapidement créé une armada capable de faire plier n’importe qui... Tout cela grâce à une grande force collective. Alors, ce pari n’était finalement pas aussi fou que cela. De Barros, Teriitaohia, Boscus et consorts l’ont en tout cas relevé avec brio dimanche. Pour le plus grand bonheur d’un stade Paul-Lignon plein à craquer.

Comme il y a 24 ans

Comme il y a 24 ans, lorsque Rodez avait connu les joies d’une montée en Groupe A face à ce même Saint-Jean-de-Luz, le stade de la rue Vieussens a chaviré dans un pur bonheur. Et tant pis si cette fois-ci, ce ne sont «que» des phases finales comme diraient les plus rabat-joie ! Car, c’est déjà très, très fort. Finalement, les Basques ont tout d’une proie idéale pour les Aveyronnais. Mais tout comme en 1990, que ce fut dur ! Et tendu jusqu’au dernier moment. Car qui dit basque, dit «lâche rien».

La mêlée ruthénoise fait briller Boscus...

Si les visiteurs ne savaient plus trop où donner de la tête en première période, ils ont rapidement rectifié le tir. Et fait douter des Ruthénois qui plus que jamais ont eu du mal à faire respecter leur étiquette de favori. Mais ils ont tenu. Au prix notamment d’efforts considérables défensivement. "Nous sommes explosés", ont d’ailleurs dit tous les joueurs aveyronnais au coup de sifflet final. Il leur a même manqué de force pour fêter ce succès comme il se devait. Non, ils sont restés sur la retenue.

L'ogre Nevers en 8e

Notamment car après avoir enflammé tout leur monde sur trois essais rapides (4e, 17e, 30e) et plus que bien menés soit par les avants ou par les arrières, le SRA a douté. Il a laissé le ballon aux visiteurs en seconde période. Et avec Saint-Jean, la balle à l’aile, la vie est belle. Mais la Fédérale 1 demande avant tout un pack fort, costaud. Rodez le possède. Il a encore fait plier son vis-à-vis hier. Laissant à Romain Boscus l’honneur de faire enfler le score par sa botte impériale (100% pour l’arrière). La formation basque ne pouvait que s’avouer vaincue laissant à Rodez l’honneur de jouer les phases finales. Il y rencontrera le cador Nevers au premier tour. Un nouveau pari. Encore plus fou...