Angela Merkel à Athènes en grand témoin de la résurrection grecque

  • Le Premier ministre grec Antonis Samaras, en mars 2014 à Athènes Le Premier ministre grec Antonis Samaras, en mars 2014 à Athènes
    Le Premier ministre grec Antonis Samaras, en mars 2014 à Athènes AFP - Louisa Gouliamaki
  • Angela Merkel, le 9 avril 2014 à Berlin
    Angela Merkel, le 9 avril 2014 à Berlin AFP - Ronny Hartmann
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AFP

La chancelière allemande Angela Merkel arrive vendredi à Athènes pour consacrer une semaine faste pour le gouvernement grec qui a réussi son retour sur les marchés après quatre ans de quarantaine financière et de purge économique.

La résurrection était à ce prix, pourrait bien soutenir la responsable de la première économie européenne, partisane depuis le début de la crise grecque d'une rigueur sans concession qui trouvera des arguments dans la tournure des derniers événements.

Jeudi, la Grèce a réalisé sa première émission obligataire depuis 2010: la vente, sursouscrite au moins huit fois, a permis de distribuer 3 milliards d'euros d'obligations à cinq ans assorties d'un coupon annuel de 4,75%.

Selon une source de marché, les investisseurs sont venus à 47% du Royaume-Uni, à 7% de Grèce, à 31% du reste de l'Europe et à 15% du reste du monde.

Ce placement est une réussite inespérée pour un pays encore classé par les agences de notation parmi les valeurs spéculatives.

"Voyez chers Grecs, ce fut dur pour vous, mais à présent ça repart", "voilà ce que devrait proclamer la chancelière à Athènes", pronostiquait cette semaine le quotidien allemand "Die Zeit"; voyant dans ce discours un "signal fort" un mois avant le scrutin européen du mois de mai.

"Les récents résultats économiques de la Grèce prouvent que la voie suivie était la bonne" pour sortir le pays de l'ornière financière, avait déjà défendu dimanche dans la presse grecque le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, également à destination d'une opinion publique allemande parfois irritée des milliards dépensés pour la Grèce.

Angela Merkel, qui arrivera à Athènes dans l'après-midi, exposera sa vision face à de jeunes entrepreneurs, avant une conférence de presse aux côtés du Premier ministre de la coalition conservateurs-socialistes grecque, Antonis Samaras.

- "Politique destructrice" -

La dernière visite de la chancelière dans la capitale grecque, en octobre 2012, avait été marquée par les protestations de dizaines de milliers de manifestants anti-austérité criant leur hostilité à l'orthodoxie budgétaire prônée par la dirigeante allemande, très impopulaire en Grèce.

Très tendues au moment où la crise culminait, les relations entre les deux pays se sont améliorées et Mme Merkel, louant les sacrifices des Grecs, avait encouragé M. Samaras à poursuivre ses réformes lors de la dernière visite de celui-ci à Berlin, en novembre.

Vendredi, alors que le centre-ville sera sous haute sécurité et interdit aux manifestations -- une routine désormais à chaque visite d'un haut responsable européen --, les partisans d'une autre politique pour la Grèce et l'Europe se feront entendre à bonne distance du parlement.

La gauche radicale du Syriza, principal parti d'opposition, au coude à coude dans les sondages avec le parti d'Antonis Samaras, appelle, avec plusieurs syndicats, à dénoncer une visite "en soutien au gouvernement grec et à sa politique destructrice avant les élections".

"Tous les sondages montrent que Mme Merkel et sa politique suscitent l'opposition de la majorité des Grecs", a fait valoir jeudi Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza et tête de liste de la gauche aux européennes.

L'Allemagne reste associée au cauchemar économique et social traversé par les Grecs: chômage à 26,7%, le plus haut d'Europe, PIB amputé d'un quart en six ans de récession, chute des revenus de la population d'un tiers entre 2007 et 2012, et près du quart des ménages menacés par la pauvreté.

la Grèce est sous perfusion de ses partenaires européens et du FMI et a reçu environ 240 milliards d'euros à travers deux programmes de prêts successifs.

Le pays espère sortir définitivement de ces plans d'aide en 2016. Il devrait renouer avec la croissance cette année, mais malgré un excédent budgétaire primaire en 2013, reste confronté à une dette qui a atteint 177% du PIB en fin d'année.

Cette situation fragile laisse peser la possibilité d'une restructuration de la dette ou d'un troisième plan d'aide, deux questions sur lesquelles l'Allemagne aura un avis prépondérant.

Source : AFP

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