"Terminus, Mon-Ange" : le retour de L. Bathelot en écriture

  • Coup de cœur de nombreux libraires, encensé par la critique, «Terminus, Mon-Ange», seulement dix jours après sa sortie en librairies, fait l’objet d’une réimpression.
    Coup de cœur de nombreux libraires, encensé par la critique, «Terminus, Mon-Ange», seulement dix jours après sa sortie en librairies, fait l’objet d’une réimpression. PB
Publié le
Philippe Boscus

Littérature. Auteur, conteur, réalisateur de films, le Decazevillois Lilian Bathelot est revenu à l’écriture. Il livre son dernier né: «Terminus, Mon-Ange». Un récit haletant, encensé par la critique.

Avec son dernier ouvrage «Terminus, Mon-Ange», sorti il y a une dizaine de jours à peine aux Éditions La Manufacture de Lettres, Lilian Bathelot nous embarque dans un huis clos ferroviaire. D’une gare à l’autre, la dernière, le terminus, l’auteur déroule un court récit, mais un long monologue -à peine 120 pages- en forme d’un long poème en prose qui confine par bien des aspects- unité de lieu, de temps et d’action-à la tragédie classique. À quoi ça tient une vie? C’est un peu la réflexion qui nous vient quand on termine la lecture de ce livre. Quand le narrateur grimpe dans le train désert, qu’il voit cette belle inconnue assise un peu plus loin en vis à vis, tout semble encore "possible".

Bras de fer engagé

Y compris elle. Si ce n’était ce Smith & Wesson, modèle 19 à canon de trois pouces -cet ange noir-fiché dans son pantalon, qui par moments se rappelle à lui en lui burinant l’aine, le narrateur pourrait à loisir tirer des plans sur la comète, convoquer ses plus beaux souvenirs, envisager une possible suite… Mais voilà, le passé est trop lourd, la vie moins légère qu’il le voudrait et l’envie n’y est plus vraiment.

Dans le bras de fer engagé, Thanatos prendra finalement le dessus sur un Éros submergé de lassitude; le tout peut-être (mais on s’avance sans filet) sous le regard amusé de Freud -ne renonce-t-il pas à vivre dès lors qu’elle se montre aussi avisée que lui en matière d’armes? Ensuite, le rythme du récit s’emballe. Rien plus ne saura l’arrêter. Le destin va s’accomplir, mais auparavant, la belle inconnue lui fera un dernier cadeau, qui vaut preuve d’amour (à ce titre le frôlement de leurs mains, à un tel degré de sensualité, ne vaut-il pas à lui seul acte charnel?), elle lui offre une balle "pour que la fin ne soit pas trop moche". Il restera maître de sa vie jusqu’au bout. Décidant même de sa dernière heure en flinguant la pendule du quai à 22h22. Les flics feront le reste.

Vrai grand petit livre

L’ensemble est plutôt noir, mais avec des fulgurances lumineuses: une bergerie quelque part en Grèce ou en Albanie, des odeurs d’étals de melons… Au-delà de l’histoire, ce livre vaut surtout pour son écriture, pour son style. Tout est ciselé. Précis. Concis. C’est pesé, soupesé et ça ne se voit pas. C’est un de ces livres qui nous accompagne longtemps. Que l’on reprend à la sauvette. Que l’on garde à demeure sur la table de chevet pour le relire à petites gorgées… Bref, c’est un vrai grand petit livre. Dans toutes les bonnes librairies, et à Decazeville à la Maison de la Presse, au prix de 9,90€. 

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