Incendie à Valparaiso: 12 morts, deuxième nuit d'angoisse

  • Les pompiers luttent contre les flammes le 13 avril 2014 à Valparaiso
    Les pompiers luttent contre les flammes le 13 avril 2014 à Valparaiso AFP - Martin Bernetti
  • Des habitants fuient leur quartier ravagé par les flammes le 13 avril 2014 à Valparaiso
    Des habitants fuient leur quartier ravagé par les flammes le 13 avril 2014 à Valparaiso AFP - Martin Bernetti
  • Arrivée de soldats le 13 avril 2014 à Valparaiso en proie à un gigantesque incendie
    Arrivée de soldats le 13 avril 2014 à Valparaiso en proie à un gigantesque incendie AFP - Martin Bernetti
Publié le
AFP

Valparaiso vivait une deuxième nuit d'angoisse alors que le violent incendie qui ravage la ville côtière du centre du Chili depuis samedi, provoquant la mort de 12 personnes et une évacuation massive, a repris de plus belle sur les hauteurs.

L'alerte rouge était notamment maintenue dans les collines de Ramaditas, Pajonal et Mariposas où les flammes sont attisées par des vents violents.

"Nous sommes dans une situation d'urgence permanente (...), c'est une situation très complexe", a reconnu sur Radio Cooperativa le ministre de la Défense, Jorge Burgos.

Selon un dernier bilan communiqué par le ministre de l'Intérieur, Rodrigo Penailillo, 12 personnes sont mortes dans l'incendie qui a détruit 850 hectares, 2.000 habitations et fait quelque 8.000 sinistrés.

L'Onami, l'office national des situations d'urgence, a décrété "l'évacuation préventive" dans le secteur de Torres de Rocuant, situé sur la partie haute de Valparaiso, en raison de l'avance des flammes. Le ministre de l'Intérieur a toutefois indiqué au cours d'une conférence de presse que la "situation est moins compliquée" que la nuit précédente.

Onze hélicoptères, six avions, 2.000 membres des forces de l'ordre --policiers et soldats--, ainsi que des centaines de pompiers continuent de combattre l'incendie qui, selon le ministre, pourrait être sous contrôle dans les prochaines 48 à 72 heures.

Plusieurs quartiers de la célèbre cité portuaire, classée en 2003 au Patrimoine Mondial par l'Unesco, ont été particulièrement touchés par l'incendie qui a affecté surtout les zones les plus défavorisées de la ville, où les habitations sont le plus souvent en bois.

Mais le centre historique a pour le moment été épargné par les flammes.

Une épaisse fumée et une pluie de cendres ont recouvert le port pittoresque, un paysage de carte postale, où les petites maisons bigarrées dont celle du poète Pablo Neruda, aujourd'hui musée, surplombent le Pacifique du haut de 44 collines.

- "Je ne pars pas" -

"C'est une terrible tragédie, sans doute le pire incendie de l'histoire de Valparaiso", a déclaré la présidente chilienne Michelle Bachelet, arrivée sur les lieux dans la matinée après avoir rapidement déclenché le plan catastrophe samedi, permettant aux forces armées de participer aux opérations d'évacuation de la population.

Il s'agit de la deuxième évacuation massive en deux semaines de cette ville, distante de 120 km de Santiago, après l'alerte au tsunami déclenchée en raison du séisme de magnitude 8,2 qui a secoué le nord du Chili.

Face à la situation, la présidente Bachelet a annulé un voyage officiel en Argentine prévu pour mardi, le premier depuis qu'elle a pris ses fonctions pour un deuxième mandat le 11 mars dernier. La présidente socialiste s'est engagée par ailleurs à attribuer une indemnisation aux sinistrés pour qu'ils puissent acheter des vêtements et des articles de première nécessité.

Cinq centres d'accueil ont été mis sur pied par la municipalité de cette ville de 270.000 habitants, mais la plupart des personnes évacuées ont préféré trouver refuge auprès de parents ou d'amis, selon les autorités.

Dans le "cerro" (colline) de Mariposa, un des plus touchés, certains habitants, dont les habitations n'ont pas été détruites, ont dès la tombée de la nuit décidé de charger leurs voitures et de vider les lieux, face à la crainte d'une reprise de l'incendie. La police et les équipes de secours d'urgence ont pris possession des rues obscures face à la crainte de pillages.

Certains toutefois ne veulent pas partir. "Moi je n'abandonne pas le peu que j'ai. Ce sont 15 ans de travail et d'efforts et je ne pars pas d'ici, sauf si la maison s'écroule. Mon épouse et mes quatre enfants sont dans un centre d'accueil", indique à l'AFP, Arturo Gomez, un habitant du quartier.

Sur la colline (el cerro) La Cruz, la plus touchée par l'incendie, Laura Vargas a retrouvé sa maison calcinée mais a également décidé de rester. "Je vais dormir ici, dit-elle à l'AFP, si je dois mourir ce sera ici. Nous avons juste besoin d'un matelas pour notre famille de cinq".

L'incendie s'est déclenché samedi après-midi à la Polvora, à la périphérie de Valparaiso, ravageant 15 hectares d'eucalyptus, de pâturages et de buissons et se propageant à une grande rapidité en raison de la chaleur et du vent, gagnant les collines surplombant la baie.

La ville de Valparaiso est visitée chaque année par des milliers de touristes chiliens et étrangers. Elle a été le premier et le plus important port marchand sur les routes maritimes qui reliaient les océans Atlantique et Pacifique par le détroit de Magellan. Au XIXe siècle, des immigrants ont débarqué d'Europe faisant de la cité la plus cosmopolite d'un pays isolé.

Source : AFP

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