Golinhac : la dernière école ferme ses portes

  • La classe unique de l’école St-Joseph est à ranger dans l’album souvenirs.
    La classe unique de l’école St-Joseph est à ranger dans l’album souvenirs. Repro CP
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Olivier Courtil

Enseignement. L’école privée vit ses dernières heures. L’ultimatum entre le directeur diocésain et le maire a accouché d’une souris. La nouvelle plonge dans la tristesse institutrice et parents.

Le combat était sans doute perdu d’avance. Perdu même au début du millénaire quand l’école publique avait fermé ses portes. "Il me semblait qu’on avait une carte à jouer. Je devais être l’avocat de la cause et je me suis retrouvé sur le banc des accusés en pointant mon inaction et mis devant le fait accompli", déclare amer Didier Eche, maire, nouvellement réélu, à l’issue de la réunion qui s’est tenue avec le directeur diocésain.

"J'assume ma part de responsabilité"

L’objectif était d’empêcher la fermeture de l’ultime école du village en recrutant cinq élèves. Chaque année, à l’instar de nombreux autres bourgs, le défi se compte en chiffres. "Le curseur pour l’enseignement catholique était de 13 élèves mais c’était jouable malgré tout". Pour cela, l’édile dénonce "l’inaction qui lui est reprochée comme s’il n’était pas au courant de la situation" et avance des arguments en profitant de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires avec la gratuité de la garderie, des activités périscolaires et en accordant plus de 22 000€ de subventions.

"Je ne fais pas de prosélytisme, c’est sans regret. C’est forcément triste, c’est un loupé de plus historique (référence à la fermeture de l’école publique, NDLR). On a des moyens mais on a perdu la main du fait que la décision appartient à l’enseignement catholique. Je comprends aussi leur situation car il doit gérer son pool d’instituteurs. J’assume ma part de responsabilité mais je réfute l’accusation comme quoi je me suis aperçu du problème de l’école maintenant et qu’on ramène cette fermeture aux six dernières années, c’est de la malhonnêteté intellectuelle".

"C’est douloureux"

Si la fermeture ne semble pas faire de vagues au-dessus du barrage de Golinhac, la tristesse est intérieure, contenue. "C’est douloureux", confie Laëtitia Durand, l’institutrice en poste depuis quatre ans de la classe unique. "Ce n’est ni la faute de la mairie ni celle du diocèse qui a fait le maximum, mais quand chaque année on se bat pour garder la classe, au bout d’un moment, ce n’est plus possible. C’est un état de fait démographique". Et d’ajouter : "Jusqu’au bout, avec les parents, on aura animé l’école et fait vivre le village".

Après le marché aux fleurs, l’ultime rendez-vous sera le 16 mai pour le spectacle de théâtre. Les trois coups de théâtre pour tourner la page… Face à cette dure réalité, le maire entend combattre "la sinistrose". "On a des atouts comme l’installation d’une dizaine d’agriculteurs". Et qui sait, dans les prochaines années, une école publique pourrait rouvrir, aucun arrêté de fermeture n’a été pris par la municipalité…

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