Olivier Saragaglia : "Le parcours de Rodez est exceptionnel"

Vainqueur à Pau (1-0), le Raf se rapproche un peu plus du National. Mais si l’entraîneur de Grenoble -l'adversaire direct du Raf pour la montée-, reconnait que les Ruthénois sont très bien partis, Olivier Saragaglia ne s’avoue pas encore vaincu. Entretien.

Vous êtes allés vous imposer sur le terrain de Monaco II (3-1) samedi alors que vous restiez sur trois matches sans victoire. Avez-vous le sentiment d’avoir retrouvé votre équipe ?

Oui, c’est certain. Il y avait eu des prémices lors du match en retard à Valence (0-0), la semaine dernière, où on a livré une prestation correcte et où on aurait dû l’emporter. Mais, c’est vrai, à Monaco, j’ai retrouvé les valeurs qui nous avaient fuies.

Au meilleur moment donc, celui du sprint final...

Sauf que j’aurais préféré qu’elles ne nous fuient jamais car on était dans une situation favorable il y a quelques semaines...

Avec ce succès, vous avez en tout cas prouvé que vous n’alliez pas lâcher. Est-ce de cette manière que vous l’interprétez ?

C’est simple: on n’a plus notre destin entre nos mains et on est contraint d’espérer un faux pas de Rodez. Mais tant que comptablement on n’est pas mort, on ne lâchera pas.

Estimez-vous que l’on s’oriente clairement vers une lutte à deux entre Grenoble et Rodez ?

Vu les résultats de ce week-end, oui. Mais Consolat est encore là, Hyères aussi, etc. Et vu le calendrier très favorable de Consolat, vu également le caractère de leur coach Léon Galli que je connais bien, je sais qu’ils ne lâcheront pas.

Êtes-vous surpris de retrouver Rodez à cette place de leader ?

Oui un peu, car sur nos deux oppositions, on aurait mérité mieux. Finalement, les résultats (1-1 à Rodez, 0-1 à Grenoble) ne nous sont pas favorables. Ceci dit, le parcours de Rodez est exceptionnel et il a prouvé qu’il ne lâchait jamais rien. On ne signe pas 11 matches sans défaite, ce que personne d’autres n’a fait cette saison, par hasard.

Cette position de chasseur vous convient-elle ?

Si un entraîneur vous répond qu’elle lui convient, c’est un menteur! J’aurais évidemment préféré être dans la situation de Rodez. Nous, on est obligé d’attendre la contre-performance et, vu comment carbure le Raf ces temps-ci, on sait bien que ce sera compliqué.

Est-ce pour vous une force ou une pression supplémentaire de jouer en sachant que l’avenir du club est en jeu ?

Paradoxalement, j’ai senti qu’avec l’arrivée des nouveaux actionnaires (dont Patrick Trotignon, ex-président d’Évian-Thonon-Gaillard en janvier dernier, NDLR), le groupe a été rassuré. Mais ça nous a aussi mis une pression en plus. Et ça l’a emporté sur le reste. D’un autre côté, ça nous a libérés d’un poids puisque, CFA ou National, l’avenir est assuré.

Pour conclure, vous y croyez encore à cette accession ?

Je le répète, tant que comptablement c’est faisable, j’y croirai. Mais quand je vois le calendrier de Rodez, j’avoue que je me demande où est-ce qu’il va bien pouvoir lâcher... Et puis, il a cette réussite-qu’il provoque-, on l’a encore vu à Pau. J’espère qu’il sera accroché à Nice II parce qu’à domicile, avec l’euphorie autour de lui, l’engouement, je le vois mal trébucher. À nous déjà de faire le travail face à Tarbes, qui peut encore se sauver, donc ce sera difficile. On l’a vu récemment face à Mont-de-Marsan (défaite de Grenoble 1-0). Et puis dès la fin du match, on ira vite voir ce qu’a fait Rodez !