J.-C. Luche : «avec cette réforme territoriale l’État recentralise»

  • Pour Jean-Claude Luche, le projet de réforme territoriale "coupe et tranche au profit de l'Etat, en re-centralisant sous le couvert d’une soit disante politique de simplification et d’économies."
    Pour Jean-Claude Luche, le projet de réforme territoriale "coupe et tranche au profit de l'Etat, en re-centralisant sous le couvert d’une soit disante politique de simplification et d’économies." José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Le président du Département revient sur le projet de réforme territoriale et sur la suppression annoncée des conseils généraux. 

Les déclarations faites mardi 3 juin par François Hollande à propos de la réforme territoriale ne font pas que des heureux, loin s'en faut. Et que dire de la suppression annoncée des conseils généraux qui hérisse beaucoup des élus aveyronnais. A commencer par Jean-Claude Luche qui ne goûte guère un projet de réforme qui selon lui, "coupe et tranche au profit de l'Etat, en re-centralisant sous le couvert d’une soit disante politique de simplification et d’économies." 

S'il concède que l’organisation des collectivités "doit évoluer", le président du conseil général reste dubitatif quant à la méthode. "Ce changement ne doit pas s’opérer à marche forcée, avec un cynisme abouti, qui conduit le chef de l’État à annoncer pour 2015 l’élection d’une assemblée départementale dont le seul objet sera d’organiser sa propre liquidation et à laisser les personnels dans l’inquiétude sur leur avenir." 

Révolte

Et d'ajouter : "J’ai le sentiment que le chef de l’État et le gouvernement prennent les départements en otage pour cacher leurs échecs à répétition: les élections municipales, les régionales, le chômage, l’économie qui n’affiche pas de reprise… Ma révolte est profonde. Car il s’agit de la vie quotidienne de nos concitoyens qui est en jeu. Les transports scolaires à Mélagues, la route à rectifier à Thérondels, le collège à aménager à Pont-de-Salars, le haut débit à amener jusqu’à Peyrusse-le-Roc, l’aide aux projets des communes du Carladez ou du Sévéragais…

C’est le travail du Conseil général. Fera-t-on mieux et moins cher depuis Toulouse ou Montpellier ? Le versement de l’APA aux personnes âgées, le suivi des familles en difficulté, l’accompagnement des personnes en précarité ? C’est le cœur de métier de notre collectivité. Les communautés de communes auront-elles, si ce sont elles qui en ont la charge, les moyens d’y faire face ? Voilà les vraies questions que pose cette réforme. J’ose espérer que, d’ici 2020, la raison l’emportera par-delà les sensibilités politiques. Et je me battrai pour cela avec toute mon énergie."