Tuerie de Bruxelles: pour Cazeneuve, Nemmouche n'est pas un "loup solitaire"

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AFP

Mehdi Nemmouche, soupçonné d'être le tueur du Musée juif de Bruxelles, n'est pas un "loup solitaire" car il a pu bénéficier de complicités dans le processus de radicalisation qui l'a mené au passage à l'acte, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Dans la foulée de son arrestation en France, le ministre avait dans un premier temps jugé que ce délinquant franco-algérien de 29 ans avait "plutôt le profil du loup solitaire", une expression également employée par le procureur de la République de Paris François Molins. Bernard Cazeneuve avait toutefois précisé que l'enquête déterminerait s'il y avait eu d'éventuels complices.

"Je veux ici récuser l'expression de +loup solitaire+ qui a fait florès lors de l'attentat commis par Mohamed Merah en mars 2012 à Toulouse et qui a connu une seconde vie pour qualifier Mehdi Nemmouche après la tuerie au Musée juif de Bruxelles", a finalement affirmé mardi Bernard Cazeneuve devant la commission des Lois du Sénat.

"Tout passage à l'acte, aussi individuel soit-il, résulte d'un cheminement qui vient de loin", a-t-il ajouté. "Le processus de radicalisation peut conduire à franchir plusieurs étapes", a argumenté le ministre citant le fait "de se procurer des armes" et "se rendre sur des zones de conflits où le terrorisme se répand".

"Le passage à l'acte procède d'un conditionnement psychologique qui pousse celui qui se sent investi à accomplir sa funeste mission", a poursuivi M. Cazeneuve. "Ce que je veux dire c'est que les complicités directes ou indirectes sont déterminantes ne serait ce que pour entrer en possession des armes utilisées par les terroristes ce qui me conduit à penser, sans la moindre réserve, que le +loup solitaire+ n'en est pas un."

Mehdi Nemmouche est soupçonné d'avoir tué quatre personnes le 24 mai au Musée juif de Bruxelles.

Mohamed Merah, le jeune délinquant qui a assassiné trois parachutistes, puis trois enfants et un enseignant juifs en 2012 à Toulouse et Montauban, n'était pas un "loup solitaire", avait affirmé en janvier 2013 Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, soutenant une thèse opposée à celle de Bernard Squarcini, l'ancien patron du renseignement intérieur lorsque la droite était au pouvoir.

Source : AFP

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