Rugby: Decazeville a trouvé son "homme fort"

Ouf! Le Sporting peut enfin souffler. Car, après des semaines de recherche, de contacts avortés parfois à la toute dernière minute, le club du Bassin a enfin trouvé son nouvel entraîneur, Frédéric Delfau. L’"homme fort du club", comme l’a présenté d’emblée le coprésident, Jean-Luc Delaneau.
Alors, déjà la pression coach? Non, ne comptez pas sur le Carmausin pour trembler. Cet ancien 3e ligne de Gaillac, Albi ou encore Saint-Juéry n’a d’ailleurs qu’un souvenir de Decazeville: un match à Camille-Guibert du temps où il jouait. Et là, comme souvent à l’époque, ça avait "grêlé" face à Max Froment et quelques autres. Certains se souviennent donc peut-être de ce Frédéric Delfau rendant du poids à ses adversaires mais pas du courage. Devenu entraîneur depuis, peu de personnes, pour ne pas dire aucune, n’avaient pourtant pensé à lui du côté de Decazeville pour succéder au duo Borel-Boukanoucha.

"Ce côté club à l’ancienne m’a séduit"

Sans l’aide de Stéphane Delpuech, tout jeune retraité des terrains, passé par Albi avant de terminer sa carrière au Sporting, Decazeville n’aurait certainement jamais entendu parler de lui. "Stéphane m’a glissé son nom et j’ai rencontré Frédéric à deux reprises. Ça a duré des heures pour le convaincre et finalement, j’ai réussi", sourit Jean-Luc Delaneau. Il faut dire qu’en charge des Reichel à Albi depuis trois saisons, Frédéric Delfau n’avait pas franchement de raison de changer d’air. Tout juste sorti d’une malheureuse finale du championnat de France, perdue à la 84e minute (!), face à Grenoble, l’homme a longtemps réfléchi avant de s’engager.
Mais, la "bonne presse qu’a le club partout" a fait pencher la balance pour celui qui a notamment déjà soulevé deux boucliers nationaux (avec les juniors de Carmaux au milieu des années 90 et avec Saint-Juéry début 2000 en Honneur). "J’aime les environnements où il y a des valeurs, une ferveur populaire, une structure adéquate au niveau... Bref, Decazeville correspond à tout cela. Ce côté club à l’ancienne m’a séduit", explique-t-il.

Lui, n’a, en revanche, pas mis bien longtemps à séduire le club du Bassin. Présenté mercredi soir aux joueurs, il a d’un discours d’à peine cinq minutes convaincu les plus sceptiques. "Il me tarde d’être dans les vestiaires car il doit avoir des discours qui transcendent", a indiqué un joueur quand un autre avançait déjà: "Je pense qu’il y a moyen de passer une très bonne saison avec."

"Je suis ici pour gagner des matches"

Mais, comme tout le monde le sait, seuls les résultats diront le reste. Frédéric Delfau en est d’ailleurs plus que conscient: "J’ai toujours considéré que les joueurs font autant l’entraîneur que l’inverse. J’ai toujours été proche d’eux. Il est très important de créer une cohésion de groupe. Car sans cela, il n’y a pas de performance et inversement. Il faut les deux. D’ailleurs, je suis ici pour gagner des matches. Pas pour boire des bières et rigoler!"
Cela a au moins le mérite d’être clair. Quant à l’objectif de cette première saison sur le banc decazevillois, là également le quadragénaire (45 printemps) se laisse le temps de voir: "On fera un point à Noël. Il faut être humble. Annoncer plein de choses dans la presse et ailleurs, c’est le meilleur moyen de surmotiver l’adversaire dans ce sport." Avec Frédéric Delfau, le Sporting peut désormais construire son avenir. Il a son nouvel "homme fort".