Systema Solar et DJ No Breakfast en concert au Club jeudi soir

Une fois n’est pas coutume, on ne va pas vous parler d’un album ou d’un groupe, mais d’un lieu. Depuis la semaine dernière, Rodez s’est doté d’une nouvelle salle de concert à sa dimension, cise dans l’ancien cinéma le Club et baptisée, ya pas d’raison, du même nom. Exit donc le Club en grand écran, et bonjour donc le Club en musique vivante. Et mine de rien, ledit Club a amené d’entrée au chef- lieu de l’Aveyron quelque chose que la ville avait quelque peu oublié sous ses toits de lauze: son âme latine.

"On dirait le Sud"

Oui, Rodez et l’Aveyron, ça n’est pas que le Massif central, les Celtes et les Gaulois, l’aligot et les burons, ça n’est pas que Soulages et l’outrenoir, clin d’œil fait d’ailleurs par la bande d’Oc Live pour annoncer la naissance du Club: «On ouvre aussi !». Et si vu de Marseille par exemple, on pourrait comparer les Aubraciens ou les habitants du Ségala et du Lévezou à des «arapèdes» (1) accrochées sur leur digue de pierre, quelque part du côté de Callelongue, cette évocation méditerranéenne doit nous faire prendre conscience que dans les chromosomes de ces populations, dans nos gènes à tous ici et y compris dans le territoire, il y a cette part latine qui existe bel et bien. Car à Rodez aussi, «on dirait le Sud».

Beaux jours revenus

Cette part latine, latino, elle est dans la culture, dans la langue occitane, elle est dans le soleil quand il veut bien taper, elle est dans l’accent, dans une certaine qualité de vie qui s’épanouit pleinement quand reviennent les beaux jours. Et les beaux jours, avec le Club, ils sont revenus. Une vraie petite salle de concert, où tout est fait pour que la musique s’y exprime parfaitement, chaleureuse, à hauteur des gens, et qui surtout, pour son premier mois d’ouverture, nous ramène à la maison cette âme latine, nous la réveille avec une programmation aussi authentique que moderne de là-bas, d’Amérique, comme au temps où Laguiolais, Espalionnais, Ruthénois et autres s’en allaient découvrir le Nouveau monde, quelque part du côté de l’Argentine.

Programmation complète

Ils reviennent, en musique, avec l’accordéon plus tango que bourrée, avec dans les notes un «outre-soleil» naissant dans le noir des murs pour éclairer la scène, avec des sons et des danses à faire sourire les murs. Soleil, latin, le sud: Rodez retrouve de nouvelles vertus. Avec un premier concert le 15 juin où la cumbia mexicaine de Celso Pina a enflammé les lieux, jeudi 26, c’est tout un système solaire d’outre- Atlantique qui vient transformer l’essai et pérenniser le Club : Systema Solar venu de Colombie va nous offrir ses rythmes caribéens après Madrid et Londres. Avant que ne débarque, en juillet, la cumbia world de La Yegros et le reggae martiniquais de Yanis Odua. Et après une pause d’un mois, ce sera au tour du jazz électro des Canadiens de Misteur Valaire, comme pour dire aussi que l’âme latine a bien traîné ses guêtres dans toute l’Amérique. Or donc, Rodez, ville du sud, ville latine, va désormais danser dans une chaleur retrouvée. Muchas gracias, le Club. 

[NOT](1) Coquillage en forme de chapeau chinois. Systema Solar est un collectif musical et visuel composé de sept membres venant de la côte caribéenne de la Colombie. Leur objectif est de créer une performance audiovisuelle, avec leur style propre, dans l’esprit de la culture «piko» colombienne. Ils recyclent le son afro des Caraïbes, la musique folklorique de Colombie et les fusionnent à l’aide d’instruments electro à des rythmes contemporains comme le break beat, la house, ou la techno. La première partie de la soirée et l’after seront assurées par DJ No Breakfast.