Conférence sociale: deux chaises vides, mais des projets de réforme

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    Le président du Medef Pierre Gattaz arrive pour la deuxième journée de la Conférence sociale au Palais d'Iéna, à Paris, le 8 juillet 2014 AFP - Bertrand Guay
  • Le ministre du Travail François Rebsamen arrive à la deuxième journée de la conférence sociale, le 8 juillet 2014 au Palais d'Iéna à Paris
    Le ministre du Travail François Rebsamen arrive à la deuxième journée de la conférence sociale, le 8 juillet 2014 au Palais d'Iéna à Paris AFP - Bertrand Guay
  • La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison (g), et d'autres délégués de la FSU à l'Hôtel Matignon, le 17 avril 2014
    La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison (g), et d'autres délégués de la FSU à l'Hôtel Matignon, le 17 avril 2014 AFP/Archives - Pierre Andrieu
  • Le Premier ministre Manuel Valls, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Jean-Paul Delevoye et François Hollande, le 7 juillet 2014 au Palais d'Iéna à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Jean-Paul Delevoye et François Hollande, le 7 juillet 2014 au Palais d'Iéna à Paris Pool/AFP - Benoit Tissier
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Centre Presse Aveyron

La deuxième journée de la conférence sociale a été marquée mardi par un coup de théâtre: après la CGT, FO et Solidaires, la FSU a claqué la porte, signant l'échec de cette grand-messe chère à François Hollande, tandis que la CFDT réformiste reste pour trouver "des solutions pour les 5 millions de chômeurs".

L'ouverture de la troisième conférence du quinquennat Hollande avait déjà été difficile lundi, même si le gouvernement a maintenu la perspective de prochaines négociations contre le chômage, avec la certitude que le dialogue social reprendrait à la rentrée avec les contestataires.

Thierry Lepaon (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) ont accusé Manuel Valls d'avoir cédé aux demandes du patronat sans consulter les syndicats, notamment sur la pénibilité ou le code du Travail.

Mardi matin c'était au tour de la FSU, premier syndicat de l'Education, de claquer la porte.

"Nous ne restons pas à cette conférence sociale parce qu'elle est trop mal engagée en termes de méthode sur le dialogue social", a dit sa secrétaire générale Bernadette Groison. "Nous attendons que le gouvernement clarifie la manière dont il conçoit" ce dialogue.

Solidaires, autre syndicat contestataire, avait déjà séché la rencontre lundi.

La conférence se poursuivait mardi, avec sept tables rondes axées sur l'emploi, le pouvoir d'achat, l'éducation et animées par neuf ministres. Les organisations patronales et les quatre syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa) étaient présents.

"La CFDT est là parce qu'il y a 5 millions de chômeurs, notre responsabilité est d'essayer de trouver des solutions et nous n'en trouverons pas si nous ne confrontons pas nos points de vue", affirme son numéro un Laurent Berger. "Partir se réfugier je ne sais où, sans vouloir traiter le fond des problèmes, ça n'apportera pas les résultats que les salariés attendent", a-t-il prévenu reconnaissant toutefois que la conférénce sociale "devrait évoluer".

De son côté Force ouvrière a quitté la conférence pour "marquer le coup", et signifier au gouvernement qu'il prenait "un drôle de chemin", a expliqué M. Mailly pour qui le dialogue social est "interrompu" mais "pas rompu". "Cette espèce de grand-messe, c'était comme un emblème pour le pouvoir actuel, et bien là, l'emblème en a pris un coup", a-t-il ironisé.

- Appel au 'calme' du gouvernement -

"Il ne faut pas être dans la menace quand on vient dialoguer", avait lancé le ministre du Travail François Rebsamen, à son arrivée au Palais d'Iéna. "Des propositions seront faites dans la journée. J'appelle tout le monde au calme et au travail, c'est mieux pour les Français".

Pour les réformistes, la politique de la chaise vide est "contre-productive". Cela peut ressembler à un camouflet pour François Hollande, relève le président de la CFTC Philippe Louis, c'est un "élément de fragilité du dialogue social", estime son homologue de l'Unsa, Luc Bérille.

"Nous ne faisons pas la politique de la chaise vide, mais si nous ne sommes pas entendus, nous musclerons le jeu dès la rentrée de septembre", a averti de son côté Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC.

A l'issue des tables rondes, Manuel Valls, aux commandes depuis 100 jours, dressera la feuille de route sociale pour l'année à venir. François Hollande a déjà annoncé lundi sa volonté de renforcer la lutte contre le chômage en relançant notamment l'apprentissage avec une réunion Etat-partenaires sociaux en septembre. Il a aussi annoncé de prochaines négociations sur le chômage de longue durée et pour moderniser le dialogue social.

Les syndicats, surtout la CGT et FO, ont déjà indiqué qu'ils participeraient à ces discussions.

Sur le pacte qui cristallise l'hostilité de ces deux syndicats, le président Hollande a annoncé lundi la mise en place d'un comité de suivi pour évaluer les négociations de branche sur les contreparties aux baisses de charges et pour faire le bilan des aides publiques accordées aux entreprises, une vieille demande de la CGT.

Là aussi les syndicats devraient être au rendez-vous.

Après deux éditions plutôt consensuelles, le climat de cette troisième conférence sociale au Palais d'Iéna pose la question de la pérennité d'une telle grand-messe, mais le président Hollande "revendique" toujours la méthode du dialogue social.

Source : AFP

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