Montebourg dévoile les bases du "redressement économique"

  • Arnaud Montebourg à son arrivée à la conférence sociale le 8 juillet 2014 à Paris
    Arnaud Montebourg à son arrivée à la conférence sociale le 8 juillet 2014 à Paris POOL/AFP/Archives - Benoit Tessier
  • Arnaud Montebourg en visite le 25 juin 2014 chez Alstom au Creusot accompagné de Philippe Baumel et Patrick Kron
    Arnaud Montebourg en visite le 25 juin 2014 chez Alstom au Creusot accompagné de Philippe Baumel et Patrick Kron AFP - Philippe Merle
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Centre Presse Aveyron

Après trois mois au ministère de l'Economie, Arnaud Montebourg, prévoit d'établir jeudi la "feuille de route du redressement économique de la France", dans un discours dont l'attente a été minutieusement organisée.

Désormais chargé de l'élaboration du scénario macroéconomique de la France, même si tous les choix budgétaires sont déjà fixés jusqu'en 2017, M. Montebourg doit "poser les bases" du redémarrage économique du pays, explique son entourage.

Le ministre doit également donner les premiers éléments de la "loi sur la croissance et le pouvoir d'achat" qu'il a annoncée pour septembre, et dont le but sera de "réformer les mécanismes profonds de l'économie" en luttant contre "des phénomènes de rentes, de monopoles", avait-il expliqué le 29 juin sans donner plus de détail.

S'inspirant notamment du Programme national de réforme adressé en mai par la France à Bruxelles mais allant selon son entourage "au delà", ce projet de loi devrait notamment s'attaquer aux professions réglementées, une idée souvent évoquée mais encore jamais mise en oeuvre.

Organisé en grande pompe dans la vaste salle de conférence de Bercy, le discours est annoncé comme le fruit de trois mois de travail, depuis le remaniement ministériel qui a vu Arnaud Montebourg hériter du portefeuille de l'Economie, en sus du Redressement productif mais sans celui traditionnellement associé des Finances.

Soucieux d'entretenir le suspens sur son contenu exact, notamment concernant la position de celui qui se dit "militant de la croissance" face aux exigences européennes de réduction des déficits en période d'activité atone, son entourage assure avoir consciencieusement choisi la date du 10 juillet.

Il interviendra ainsi au surlendemain de la 3e conférence sociale qui s'est soldée par un fiasco, et du vote solennel à l'Assemblée du budget rectificatif pour 2014 de la sécurité sociale contenant les premières mesures du pacte de responsabilité, malgré l'abstention de 33 députés socialistes, "frondeurs".

- Appel du pied à gauche? -

Si ce discours semble au premier chef un appel du pied à la gauche, Matignon comme l'Elysée ont déjà amorcé cette idée d'une nécessaire relance de la croissance et du pouvoir d'achat en France comme en Europe.

Y compris au prix d'un assouplissement budgétaire et en s'affichant comme adversaires des conservatismes tout en restant fidèles à un discours volontariste en faveur des entreprises.

"Soutenir les entrepreneurs, ceux qui innovent, ceux qui prennent des risques, soutenir la production qui crée la richesse, c’est aussi combattre la rente, l’argent qui dort, la spéculation", a ainsi déclaré dimanche à Vauvert Manuel Valls, dans un discours invitant "une gauche qui marche" à remettre "en mouvement" une France "tétanisée".

"C’est cela la gauche, c'est cela plus que jamais une gauche qui regarde la réalité en face", a poursuivi le Premier ministre.

M. Hollande a de son côté répété lundi que la France utiliserait "toutes les marges, toutes les flexibilités" possibles dans le calcul de son déficit public. Paris va en effet avoir le plus grand mal à réduire à 3% du produit intérieur brut l'année prochaine, faute de croissance, après n'avoir atteint que 4,3% en 2013.

Aussi un député frondeur interrogé par l'AFP manifeste-t-il peu d'illusions quant au contenu iconoclaste du discours du chantre du patriotisme économique.

"Au fond, je ne doute pas qu'Arnaud Montebourg soit assez d'accord avec plein de choses que l'on a mises en avant", assure-t-il, mais "il fait partie du gouvernement, il est engagé dans une discipline gouvernementale".

"Je n'attends pas des choses exceptionnelles de ce discours", poursuit-il, prédisant que le ministre de l'Economie "va essayer de faire sentir qu'il a des doutes ou des interrogations sur tel ou tel aspect" de la politique menée, "mais dans un langage qui restera très compatible avec sa présence au gouvernement".

Source : AFP

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