Filippetti prise à partie par des intermittents au village du Off d'Avignon

  • La ministre de la Culture Aurélie Filippetti répond aux questions des journalistes le 16 juillet 2014 à Avignon
    La ministre de la Culture Aurélie Filippetti répond aux questions des journalistes le 16 juillet 2014 à Avignon AFP - Boris Horvat
  • La ministre de la Culture Aurélie Filippetti répond aux questions des journalistes le 16 juillet 2014 à Avignon
    La ministre de la Culture Aurélie Filippetti répond aux questions des journalistes le 16 juillet 2014 à Avignon AFP - Boris Horvat
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Centre Presse Aveyron

Les intermittents ont refusé de rencontrer mercredi à Avignon la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, qui, prise à partie par un petit groupe, a dû abréger son passage au village du Festival Off.

"Si une délégation veut me rencontrer, je suis là, ma porte est ouverte", a déclaré la ministre à la presse à la préfecture, à son arrivée dans l'après-midi. "Je suis là pour répondre à leurs inquiétudes (...) Je suis venue rappeler l'engagement fort du gouvernement pour une remise à plat du système", a-t-elle assuré.

C'est de fait à une rencontre mouvementée que la ministre a eu droit, à quelques centaines de mètres de la préfecture, au village du Off.

"La ministre est arrivée vers 16h30, on a parlé, je lui ai fait part de ce que le Off souhaitait", a expliqué le directeur du Off Greg Germain. "Et puis sont arrivés les énervés (...) comme d'habitude une vingtaine de brailleurs qui hurlaient +on ne veut pas de vous+".

"On a appris qu'elle était au village du Off, donc on s'y est précipité. Elle était attendue, et on a scandé des mots d'ordre pour dire +dehors, dehors les enfumeurs+", a raconté de son côté Marc Slyper, de la CGT-spectacle, qui estime leur nombre à "une petite centaine".

"Elle n'a pas essayé de parler. Elle est partie, ce qu'on lui disait de faire", a-t-il poursuivi.

Selon Denis Gravouil, également de la CGT Spectacle, certains militants "étaient là avec des masques de Filippetti (...) Un moment, il a été dit +ça suffit l'enfumage, on n'est pas là pour discuter+ (...) Du coup, elle est rentrée précipitamment dans sa voiture".

"On ne peut pas empêcher quelqu'un de voyager, partout en France, ici c'est un pays libre", a déploré M. Germain. Selon lui, elle a essayé de poser des questions. "On ne peut pas parler! C'est assez navrant".

Un peu plus tôt, réunis en assemblée générale, les membres des collectifs du In et du Off, de la CGT-Spectacle et de la Coordination des intermittents et précaires (CIP), avaient décidé qu'ils ne rencontreraient pas Mme Filippetti.

- Message à Valls -

Au lieu de quoi, les intermittents se sont adressés directement au Premier ministre Manuel Valls, lui demandant un engagement, dès jeudi, d'ouvrir des négociations sur le nouveau régime d'assurance chômage contesté.

"Nous vous demandons, avec la plus extrême fermeté, que lors de (la) table ronde du 17 juillet (à Paris ndlr), la date d'ouverture de négociations loyales, avec les premiers concernés, soit actée", posent-ils dans leur lettre au Premier ministre publiée mercredi.

Jeudi est programmée à Paris une nouvelle réunion dans le cadre de la concertation mise en place fin juin par le gouvernement pour remettre à plat le régime des intermittents.

"Si demain, jeudi 17 juillet 2014, l'ouverture des négociations n'était pas actée, ce serait une nouvelle fin de non-recevoir à notre encontre et nous saurons y répondre", préviennent les intermittents.

Dans le même temps mercredi, une trentaine de manifestants se sont rendus à la Fabrica, où devait se jouer en soirée un spectacle mis en scène par le patron du In, Olivier Py.

Déployant à l'intérieur une banderole proclamant "Ceci n'est pas un blocage", ils ont lu le discours d'Albert Camus recevant son prix Nobel en 1957, sur le thème de l'art et de la politique.

Aurélie Filippetti doit rester mercredi et jeudi dans la Cité des Papes.

Au début du festival, le collectif des salariés avait prévenu que les membres du gouvernement n'étaient pas bienvenus et que les spectacles n'auraient pas lieu en leur présence. On ignorait si la ministre allait assister à un spectacle au cours de son déplacement.

"Je regrette qu'il y ait des salles de spectacle sur lesquelles on mette des oukases sur certaines personnalités. La culture, c'est la liberté", a-t-elle commenté mercredi.

Source : AFP

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