Le "food truck", aubaine pour une PME nordiste

  • Des employés de BCC travaillent à la fabrication d'un "food truck", à Nieppe, dans le nord de la France, le 15 juillet 2014
    Des employés de BCC travaillent à la fabrication d'un "food truck", à Nieppe, dans le nord de la France, le 15 juillet 2014 AFP - Denis Charlet
  • Des employés de BCC travaillent à la fabrication d'un "food truck", ou camion-cantine, à Nieppe, dans le nord de la France, le 15 juillet 2014
    Des employés de BCC travaillent à la fabrication d'un "food truck", ou camion-cantine, à Nieppe, dans le nord de la France, le 15 juillet 2014 AFP - Denis Charlet
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Centre Presse Aveyron

Entreprise familiale créée à Armentières (Nord), forte de 60 ans d'expérience dans la vente de "véhicules magasins", BCC est le concepteur du premier camion-cantine en France ("food truck") et a su profiter de la nouvelle mode de restauration ambulante.

Sur le plateau de l'usine de Nieppe trônent deux énormes camions, une future poissonnerie et une future boucherie ambulantes, vitrines du savoir-faire original de l'entreprise BCC.

A leurs côtés, moins impressionnants mais plus nombreux, des ouvriers s'affairent sur quatre projets de camions-cantines, dont une camionnette au look rétro, symbole de l'expansion de l'entreprise: un ancien véhicule de boucherie fabriqué il y a 30 ans par BCC, qui après avoir écumé les marchés est revenu au hangar pour une seconde vie, celle de fabricant de burgers à Nantes.

"On lui donne un style vintage très recherché. C'est celui qui ressemble le plus au camion américain", pays où le food truck trouve son origine, explique Gaëtan Liénard, le directeur de BCC.

"On l'a reconditionné complètement. On a gardé la réserve réfrigérée, on a mis une hotte aspirante, fabriqué de nouveaux meubles. Sur l'avant il va y avoir un grand plan de vente, la réserve de gaz et une vitrine pour vendre les boissons", décrit-il encore.

BCC construit ses véhicules du châssis au panneau et les assemble dans son usine de Nieppe. La société, qui emploie 80 personnes au total, compte également une usine en Italie, deux en Pologne, une Bourgogne et vend dans les pays de l'Est et d'Europe. Elle produit en moyenne 250 véhicules par an, toutes catégories.

Gaëtan Liénard et ses collaborateurs sont devenus des spécialistes du camion-cantine: depuis 2011 et la conception du premier food truck en France, tenu par une chef américaine, le "Camion qui fume" basé à Paris.

Depuis trois ans, le profil des clients évolue. Dans un premier temps, il y a ceux qui y ont vu un miroir aux alouettes, une façon bon marché de se lancer dans la restauration sans payer de loyer ou de taxe.

- Bientôt un food truck électrique -

"Ce n'est pas le job le plus facile", prévient Gaëtan Liénard. "Il faut une densité de population, les bons emplacements. C'est comme un restaurant, il ne faut pas penser que c'est plus simple. C'est moins cher mais tout aussi compliqué", continue-t-il.

Principale différence avec le simple camion-pizza ou la traditionnelle baraque à frites du nord, le camion-cantine est "mono-produit" et cuisine le "meilleur burger", la "meilleure crêpe", élabore M. Liénard.

"Avant c'était neutre, on ne faisait pas de marketing, d'étude autour d'un concept", ajoute-t-il.0

La mode du camion-cantine a apporté un surplus de travail à BCC. Des spécialistes du burger, de la crêpe, du sushi, ou encore en préparation un camion "plat du jour", sorte de brasserie ambulante: les fameux "concepts" se multiplient.

"Il y a une vraie tendance de restauration qui fait que les gens ont de moins en moins le temps pour manger, et ont des pauses déjeuner de plus en plus courtes. Ils ont besoin de manger sur le pouce mais de manger sain et bon", estime de son côté Grégory Pasquet.

Il est l'instigateur de "Chez Greg", un des membres de la flottille d'une quinzaine de camions lillois. La capitale des Flandres est un bon terreau pour ces cantines ambulantes, qui s'installent notamment sur les parkings des zones d'activité, où les endroits pour déjeuner sont rares.

Il est midi sur le site d'Euratechnologies, une pépinière d'entreprises, et les jeunes travailleurs de start-up se pressent pour déguster les burgers à l'aïoli et au comté de Greg.

Face à l'essor des food truck, BCC innove et travaille sur "le plus petit food truck de la société", un projet de triporteur électrique, vélo tractant une remorque de 450 kilos à destination de deux élèves de l'institut Paul Bocuse et leur spécialité de sandwich chaud.

Le prototype doit être présenté début 2015 à l'exposition universelle de Milan.

Source : AFP

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