Les marchés aveyronnais font grise mine

  • Les marchés souffrent, mais la question de leur survie, fort heureusement, ne se pose pas encore.
    Les marchés souffrent, mais la question de leur survie, fort heureusement, ne se pose pas encore. Laure Lucadou/CP
Publié le
Romain Geniez

Économie. Depuis maintenant quelques années, les exposants sur les marchés accusent une chute de leur activité. Comprise entre 20 et 30%, elle touche tous les types de marché, y compris les producteurs locaux.

Le marché, véritable carrefour social où se croisent les habitants et les touristes, peut s’apparenter à un "thermomètre" de la situation économique.Or, cet été particulièrement, les exposants sont unanimes, que ce soient les marchés de producteurs de pays ou les marchés généralistes, tous affichent une baisse du chiffre d’affaires comprise entre 20 et 30%.
Ainsi, Nicolette Bar, propriétaire d’un stand de poisson, présente sur les marchés depuis presque 40 ans, l’affirme: "Nous avons vraiment senti passer la crise. Il y a une chute de fréquentation, les gens viennent, regardent les prix, trouvent que c’est cher et n’achètent pas".

"Les touristes consomment de moins en moins"

Même son de cloche pour Josiane Gely, qui comptabilise plusieurs décennies d’ancienneté sur les marchés "Il est vrai que ces dernières années sont plus dures que d’habitude. Les touristes achètent de moins en moins, ce sont surtout les gens du coin. Les touristes ont à peine assez d’argent pour venir. Il y a les dépenses pour le transport et pour le logement, il ne reste plus beaucoup d’argent pour consommer des produits locaux. D’autant que ces produits sont généralement plus chers". Le constat, généralement partagé, est expliqué de façon tout aussi unanime tant par les commerçants que par leurs représentants. En effet, Cécile Constantin, présidente de l’Association de gestion des marchés de producteurs de pays de l’Aveyron, confirme que la crise demeure être le principal facteur de cette baisse d’activité.
Un autre indicateur de l’état moribond des marchés est la difficulté que rencontrent les exposants à trouver un repreneur.

Repreneurs en baisse, normes réglementaires en hausse

Ainsi le cas de Nicolette Bar: "Cela fait quelque temps que j’essaie de vendre mon commerce. Cependant, je ne trouve pas de personne pour le racheter. Les gens se rendent bien compte que c’est une activité difficile - au sens où l’on fait un nombre d’heures incalculable - et peu rémunératrice de surcroît."
Autre élément qui peut expliquer les difficultés que rencontrent les acteurs des marchés, l’abondance de normes réglementaires. Mais Cécile Constantin tempère: "Il est vrai que les normes de plus en plus contraignantes peuvent démobiliser les exposants et faire baisser la fréquentation des marchés. Néanmoins, tout cela ne me semble pas de nature à mettre en péril leur survie." Les amateurs de ce moment convivial et hebdomadaire peuvent se rassurer.

 

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