Austérité: Montebourg appelle à "hausser le ton" face à l'Allemagne

  • Arnaud Montebourg à la sortie du Conseil des ministres le 20 août 2014 à l'Elysée à Paris
    Arnaud Montebourg à la sortie du Conseil des ministres le 20 août 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Patrick Kovarik
  • Arnaud Montebourg et Francois Hollande le 23 juillet 2014 à l'Elysée à Paris
    Arnaud Montebourg et Francois Hollande le 23 juillet 2014 à l'Elysée à Paris Pool/AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Arnaud Montebourg à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris Arnaud Montebourg à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris
    Arnaud Montebourg à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris AFP - Bertrand Guay
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Centre Presse Aveyron

Le ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg a estimé samedi qu'il faut "hausser le ton" vis-à-vis de l'Allemagne "prise au piège de la politique austéritaire", dans un contexte où la France ne peut "plus (se) laisser faire".

"Il faut hausser le ton. L'Allemagne est prise au piège de la politique austéritaire qu'elle a imposée à toute l'Europe. Quand je dis l'Allemagne, je veux parler de la droite allemande qui soutient Angela Merkel. La France n'a pas vocation à s'aligner sur les axiomes idéologiques de la droite allemande. Je ne peux que remercier Sigmar Gabriel, mon homologue socialiste à l'économie, qui pousse dans le même sens que nous", a déclaré M. Montebourg dans une interview au journal Le Monde.

"Mais nous ne pouvons plus nous laisser faire", a insisté le ministre.

Ces déclarations interviennent après la fin de non recevoir infligée par Berlin à l'appel de François Hollande à une politique allemande plus favorable à la croissance.

"Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique", avait indiqué le 6 août le gouvernement allemand, après des propos du chef de l'Etat français attendant de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance".

La volonté de confrontation avec l'Allemagne de M. Montebourg prend le contrepied de celle d'apaisement affichée par M. Hollande après cet épisode, ce dernier ayant déclaré mercredi ne pas vouloir de "face à face" avec Berlin.

Outre l'attitude du gouvernement allemand, M. Montebourg stigmatise également l'Allemagne, sans la citer, pour son rôle à la BCE dans la détermination de la politique monétaire en zone euro.

Selon lui, "aujourd'hui, malheureusement, les faucons de l'inflation qui combattent l'inflation quand elle disparaît en oubliant de combattre l'essentiel, le chômage de masse, sont surreprésentés à la Banque centrale européenne", a déclaré M. Montebourg.

Aux premiers rangs de ces "faucons" figurent les Allemands qui estiment traditionnellement que le rôle de la BCE doit se limiter à limiter l'inflation, et qui son opposés à l'idée qu'elle puisse racheter des obligations d'Etat, ce qui reviendrait à financer presque directement les pays.

Arnaud Montebourg l'assure: "la BCE doit changer de braquet et se mettre à faire ce que font toutes les banques centrales du monde, notamment des pays qui ont su faire repartir la croissance, à savoir racheter de la dette publique", a-t-il exigé.

"Nous avons deux problèmes: la politique budgétaire européenne, avec l'accumulation des plans d'austérité dans tous les pays de l'Union, et la politique monétaire, excessivement verrouillée. Les leçons des années 1930 devraient nous faire comprendre que c'est le chômage qui provoque un durcissement et une montée de la violence dans les sociétés européennes", a-t-il résumé.

Concernant la politique budgétaire française, M. Montebourg, qui joue sur l'aile gauche du dispositif gouvernemental, a estimé que "la mi-temps (M. Hollande est à mi-mandat) est toujours le moment de la revue tactique et stratégique".

"Je défends la règle des +trois tiers+" concernant la répartition de l'effort de 50 milliards d'euros d'économies voulu par le gouvernement. "J'ai adressé une proposition en ce sens au Premier ministre et au président de la République. Un premier tiers de ces économies doit servir à réduire le déficit (...) Un deuxième tiers est déjà affecté au soutien des entreprises (...) Enfin, le dernier tiers doit être consacré aux ménages pour stimuler leur pouvoir d'achat et la croissance. Il serait d'ailleurs très bon que tous les pays européens fassent de même".

"Pour l'instant, je fais des propositions. Je souhaite qu'au sein du gouvernement et de la majorité nous puissions les faire progresser", a-t-il ajouté.

Arnaud Montebourg célèbre dimanche sa traditionnelle Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), au côté du ministre de l'Education nationale Benoît Hamon en invité vedette.

Source : AFP

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