Chine: le plus grand aquarium du monde sur une île, laboratoire des réformes

  • Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014
    Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014 AFP - Mark Ralston
  • L'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014
    L'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014 AFP - Mark Ralston
  • Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014
    Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014 AFP - Mark Ralston
  • Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014
    Des visiteurs de l'aquarium Chimelong Ocean Kingdom sur l'île de Hengqin, le 29 avril 2014 AFP - Mark Ralston
Publié le
Centre Presse Aveyron

Elle abrite le plus grand aquarium du monde et nourrit des rêves de prospérité: une modeste île du sud de la Chine se veut un laboratoire des réformes de Pékin pour relancer la consommation... et prévoit même de lever la censure sur l'internet.

Voisine de Macao, l'île de Hengqin - 10.000 résidents permanents - fait face, par-delà l'estuaire de la rivière des Perles, à la ville de Shenzhen, aux portes de Hong Kong.

Il y a 35 ans, Shenzhen, village de pêcheurs, avait été désigné zone économique spéciale. C'est aujourd'hui une métropole de 10 millions d'habitants hérissée de gratte-ciel.

Hengqin, elle, reste couverte de champs et terrains en friche... Mais les autorités veulent pourtant y tester le modèle économique de la Chine de demain.

En attendant les pôles éducatifs, industries créatives, parcs à thèmes et hôtels destinés à attirer les consommateurs de la classe moyenne - tout cela est au programme -, l'île a commencé par se doter... d'un aquarium, pour un investissement de 5 milliards de dollars.

Chimelong Ocean Kingdom, qui a ouvert en mars, abrite un bassin de 49 millions de litres d'eau (50.000 tonnes), ce qui en fait le plus grand aquarium du monde, exploit homologué par le Guinness des records.

L'entrée du site est surmontée d'une gigantesque statue de requin-baleine de 63 mètres.

"C'est immense! Il y a même des tortues!", s'exclame le petit Wu Junfeng, 11 ans, son ticket d'entrée de 300 yuans (37 euros) à la main.

Devant lui, des fonds azurés parcourus par des poissons jaunes citron, des espadons voiliers et des requins ombrageux.

- Avantages fiscaux -

Après trois décennies d'ouverture et de réformes, dont Shenzhen est le symbole, l'insolente croissance chinoise marque le pas et Pékin cherche désormais à rééquilibrer son économie.

Il entend réduire la dépendance aux exportations, rogner les industries en surcapacité... et doper la consommation intérieure: Hengqin est censé incarner ce modèle de développement plus durable.

Dans le cadre d'un ambitieux programme lancé dès 2008, les responsables locaux ont accordé de généreuses réductions fiscales qui auraient déjà, selon eux, attiré 250 milliards de yuans d'investissements.

"Nous avons adopté davantage de mesures spéciales que les zones économiques spéciales elles-mêmes", s'amuse Niu Jing, chef du gouvernement de l'île.

"Notre avantage, c'est évidemment notre proximité avec Macao et Hong Kong", deux territoires chinois autonomes, a-t-il déclaré à l'AFP.

Hong Kong est un centre financier majeur, tandis que l'ancienne colonie portugaise abrite des casinos dont les revenus dépassent ceux de Las Vegas et qui attirent chaque année des millions de visiteurs de Chine continentale.

Pour autant, l'avenir est semé d'embûches pour Hengqin, qui espère multiplier sa population par 25 d'ici à 2020.

L'autoroute qui conduit à l'aquarium longe des dizaines de blocs d'appartements à demi construits.

Karen Kwan, analyste du cabinet Kim Eng Securities, se dit "prudemment optimiste": les ventes immobilières dans l'île se passent bien, avec des prix en hausse, à contre-courant de la morosité nationale, souligne-t-elle.

Certaines réformes emblématiques promises par les autorités locales tardent cependant à se concrétiser.

- Lever la censure sur Facebook? -

En vue de stimuler les "activités créatives", Hengqin s'était engagé l'an dernier à offrir "un accès sans restrictions à l'internet"... donc à lever la "Grande muraille informatique" qui interdit en Chine de consulter les sites jugés sensibles ainsi que les réseaux sociaux Twitter et Facebook.

"Les résidents bénéficieront des mêmes droits sociaux et politiques qu'à Macao", avait renchéri le journal d'Etat China Daily.

Mais la censure de l'internet était toujours en place cet été, et les responsables se sont refusé à tout commentaire sur les droits des résidents.

L'université de Macao a certes annoncé l'ouverture à Hengqin d'un campus de 15.000 étudiants régi par la législation macanaise, réputée protectrice des libertés universitaires.

Mais même Macao n'est pas à l'abri des foudres de Pékin: un universitaire du territoire a perdu son poste en juillet après une conférence sur les famines historiques provoquées par les politiques maoïstes.

Pour l'instant, les visiteurs de Hengqin se contentent de profiter de l'aquarium. "C'est plus amusant que Macao", commente Sylvia, étudiante de 21 ans, en admirant un béluga.

L'écolier Wu se félicite également de sa visite: "D'habitude, mes parents me laissent tout seul (à la maison) parce qu'ils aiment aller jouer dans les casinos de Macao".

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?