Rugby : Rodez, quel caractère !

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  • Le capitaine ruthénois Cédric Lallour : « C’est un groupe qui grandit et le travail de toute une saison qui a payé aujourd’hui. »
    Le capitaine ruthénois Cédric Lallour : « C’est un groupe qui grandit et le travail de toute une saison qui a payé aujourd’hui. » Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Au prix ce dimanche d’un match référence dans l’engagement notamment, les Ruthénois ont réalisé l’exploit de faire tomber l’ogre français de Fédérale 3, Servian, lors des 32es de finale aller (20-18). Alléchant avant une manche retour qui promet dimanche prochain, au nord de Béziers.

Bonheur intense. Et partagé. Rien n’est tranché, mais c’est tellement bon. Les Ruthénois ont offert à leur public de Paul-Lignon un dimanche dont ils devraient se rappeler pour longtemps. Car si, à lui seul, ce numéro de haute volée face à la référence N°1 française de Fédérale 3 et ses 82 points en saison régulière Servian-Boujan ne permet pas de basculer vers des 16es offrant à leurs vainqueurs la montée, il a eu le don de faire revenir les frissons des matches de phases finales, tendus, ouverts et chahutés, joués à 2000 à l’heure, avec un impact incroyable, et, surtout, enfin, avec la victoire au bout !

C’est même une grande première dans l’histoire du Rodez rugby, ce club remonté à la hâte sur les cendres du SRA de Fédérale 1, il y aura cinq ans cet été. Exit les bleus à l’âme passés, le barrage perdu face à Rivesaltes (20-9) il y a un an ou encore le coup derrière les oreilles 12 mois plus tôt contre Puisserguier (23-24). Cette fois, ces Ruthénois-là ont été au rendez-vous. Livrant même leur meilleure prestation de la saison, au moins dans l’engagement et la défense, face donc qui plus est à ce qu’il se fait de mieux dans l’Hexagone au septième niveau, ayant baissé pavillon avant ce dimanche à une seule reprise.

"On a fait un gros travail mental de confiance en nous, on a mis une stratégie en place que l’on a respectée presque à la lettre et ça a payé. "

 

"La victoire est méritée, on a montré un bon visage, où dans l’engagement et défensivement, on a répondu présent malgré l’enjeu, dira ainsi le coach Dominique Alaux. Félicitations aux joueurs, ils ont su profiter de l’instant. " La première mêlée gagnée face à un pack qui leur promettait l’enfer aura donné le ton. Les exclamations du public sur les plaquages défensifs et autres ballons récupérés aussi. Le capitaine Cédric Lallour et les siens allaient se montrer à la hauteur. Comme jamais cette saison.

Deux petits points, mais de la marge ?

20-18. Dans un mouchoir au final avant le retour dimanche à Servian. « Deux points d’écart, ça veut dire 0-0. Ça devient un match sec », n’a ainsi pas caché, malgré sa joie, le buteur Maxime Worczynski. Et les mathématiques lui donnent raison. Surtout, au regard du scénario, des cartons et des impressions laissées, Rodez ne peut-il pas nourrir le regret fou de n’avoir pu profiter plus encore de ce match abouti ?
« Si, répond Alaux. On laisse des points au pied, mais le match parfait, c’eut été trop beau. Avec la prestation que l’on fait et un match parfait, on aurait tourné à +8 ou +9. Mais l’essentiel était de le gagner. » En touche aussi, le XV sang et or a mis une mi-temps pour se régler. Et dans cet océan de bonnes nouvelles, ces gros ratés ont fait tache. Comme un pied dans le jeu pas encore toujours au firmament du, rappelons, très jeune ouvreur Enzo Delagnes. Mais du coup – et même si cela peut apparaître assez étonnant au regard des saisons régulières et possibilités respectives –, Rodez se retrouve-t-il avec de la marge ?

Lallour est formel : « On n’est pas au maximum, on en a encore sous la pédale. »
Le coach héraultais Adrien Aguilera prévient toutefois. « On savait qu’on allait tomber sur une équipe qui allait jouer ses va-touts contre ce qui est annoncé partout comme “un premier national”. Ils ont fait le match parfait avec beaucoup d’agressivité. Ils ont réussi à nous prendre, à nous faire un peu déjouer […] On peut les féliciter, car ils (les Ruthénois) n’ont rien lâché, ils se sont envoyé comme des chiens, ils ont fait plaisir à leur public ; et maintenant, il ne faut pas oublier que ça se joue en aller-retour, que deux points ça va très vite et qu’il y a un retour à faire chez nous, qu’il y aura plus de soleil, plus de chaleur, la même ambiance qu’ici, mais le terrain sera un peu différent, il sera un peu moins vert. » Le retour est lancé.

"Non, non, ils ne m’ont pas surpris, assurera Alaux. Car cette défense, on l’avait déjà plus ou moins montré. Notre renouveau de l’hiver part de là. " Pour Lallour, la dernière quinzaine a aussi beaucoup compté : "On a fait un gros travail mental de confiance en nous, on a mis une stratégie en place que l’on a respectée presque à la lettre et ça a payé. " Faisant ainsi mieux que tenir ces diables d’Héraultais en première période. Résultat, essai de Bel après un numéro le long de sa ligne et pénalité de Delagnes pour passer devant à la pause (8-3). Laissant une grosse impression, autant qu’une inquiétude.

Une débauche hors norme, mais aussi de la casse

Les Aveyronnais allaient-ils pouvoir tenir sur la durée avec une telle débauche d’énergie ? D’autant que de la casse était déjà à déplorer au moment de changer de côté : sur son essai, Bel, en s’extirpant magnifiquement de trois adversaires, en a vu un lui bloquer la cheville, quand Fiat était déjà sorti plus tôt sur commotion (carton bleu et donc absent pour le retour) et le N°9 Aigoui allait être ensuite lui aussi touché à la cheville. Autre bémol : un jeu au pied frustrant et des touches gâchées (lire ci-contre).

Surtout, les banlieusards de Béziers allaient se retrouver, montrant leur pragmatisme habituel, via un essai de roublard du demi-de-mêlée Arcas jouant vite une pénalité alors que son banc lui hurlait de prendre les trois points. La défense avait été surprise, une première fois. Comme elle a dû céder une deuxième sous le poids d’un maul pénétrant pourtant joué à 14 contre 15 à trois minutes de la fin.

Parce qu’entre-temps, ce fut le festival. Avec des points au pied enquillés par Delagnes et un jeu de domination autant que de séquences défensives toujours plus ahurissantes. Encore mieux pour le RR, et la preuve que Servian était en train de perdre le fil, lui l’ogre, avec un premier carton jaune sur une faute de jeu grossière, suivie d’un rouge du rentrant Pau ayant voulu se faire justice lui-même et déclenchant une générale, finalement favorable aux Rouergats. Tous les ingrédients étaient donc là. Mais c’est finalement au prix d’une séquence de poussée offensive de 3’30’’ au bout du bout du temps réglementaire (!) que le collectif sang et or a offert la possibilité au buteur du moment, Maxime Worczynski, de revêtir, comme lors du dernier match à Caussade (34-35), le costume du sauveur. Cette fois via une pénalité aisée.

Pour un match référence assurément. " Ce n’est que la manche N°1, la N°2 est chez eux, hein", tempère Dominique Alaux. Son capitaine en écho : " On va y aller avec beaucoup d’humilité. Maintenant, c’est un match de phases finales, tout peut se jouer et on y va plein d’ambitions, pour la gagne. "

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