EI: les Etats-Unis mobilisent au Moyen Orient pour détruire les jihadistes

  • Barack Obama lors du discours prononcé le 10 septembre 2014 à la Maison Blanche à Washington
    Barack Obama lors du discours prononcé le 10 septembre 2014 à la Maison Blanche à Washington Pool/AFP - Saul Loeb
  • Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad
    Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad Pool/AFP - Thaier Al Sudani
  • Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad
    Le ministre irakien des Affaires étrangères et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 10 septembre 2014 à Bagdad Pool/AFP - Thaier Al Sudani
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Centre Presse Aveyron

Le secrétaire d'Etat John Kerry mobilise jeudi les alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient afin de mettre en oeuvre la stratégie du président Barack Obama déterminé à "détruire" les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak comme en Syrie.

"L'objectif est clair: nous affaiblirons, et, à terme, détruirons l'EI", "une organisation terroriste qui n'a d'autre vision que le massacre de tous ceux qui s'opposent à elle", a affirmé Barack Obama dans une allocution solennelle mercredi soir.

Pour mener cette guerre "implacable", "je n'hésiterai pas à agir contre l'EI en Syrie, comme en Irak", a-t-il précisé.

Les avions américains devraient donc effectuer des raids aériens en Syrie en plus de ceux qu'ils mènent depuis le 8 août en Irak. L'envoi de troupes de combat au sol reste en revanche exclu.

Le président américain s'est aussi engagé à renforcer l'armée irakienne et à accroître l'assistance militaire aux rebelles syriens considérés comme des modérés face à l'EI, qui s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire commettant exécutions, viols et persécutions.

"Ce soir, avec un nouveau gouvernement irakien en place et à la suite de consultations avec les alliés à l'étranger et avec le Congrès, je peux annoncer que l'Amérique dirigera une coalition large pour annihiler cette menace terroriste", a lancé M. Obama.

Cette coalition est forgée notamment avec les partenaires des Etats-Unis au Moyen-Orient, de plus en plus préoccupés par la montée en puissance de l'EI dans la région.

Avant son discours, M. Obama a tenu à appeler le roi saoudien Abdallah et tous deux ont souligné la nécessité d'aider l'opposition syrienne à faire face aux jihadistes et au régime de Bachar al-Assad "qui a perdu toute légitimité".

Après une visite à Bagdad où il a affirmé que l'armée irakienne serait reconstituée, M. Kerry devait retrouver à Jeddah (ouest saoudien) ses homologues des monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) ainsi que du Liban, d'Egypte, de Jordanie, d'Irak et de Turquie, pour discuter de la mise en oeuvre du plan américain.

- "Doper" les efforts -

Tous ces pays sont "déjà des victimes de l'EI ou des victimes potentielles", a souligné un responsable du département d'Etat. Et même si la plupart ont "déjà agi contre l'EI", M. Kerry tentera de "doper" les efforts.

Les Etats-Unis entendent "renforcer (leurs) bases" dans le Golfe et accroître "les vols de surveillance", a-t-il détaillé. L'Arabie saoudite sera l'"élément clé de la coalition par sa taille, son poids économique et sa portée religieuse avec les sunnites", selon lui.

M. Kerry discutera "dans le détail avec les Saoudiens du programme de formation et d'équipement" des rebelles syriens. Il insistera aussi sur la nécessité de tarir les financements de l'EI, Washington montrant du doigt des ressortissants du Qatar et du Koweït. Il exhortera enfin la Turquie et la Jordanie à réprimer davantage la contrebande de pétrole à leurs frontières.

Outre l'aide de la région, les Etats-Unis ont reçu l'appui de nombreux pays européens, comme la France dont le président François Hollande est attendu vendredi en Irak et qui n'a pas exclu de participer "si nécessaire" à des frappes dans ce pays.

- "Il y aura une action en Syrie" -

M. Obama a annoncé l'envoi de 475 conseillers militaires supplémentaires en Irak pour soutenir les forces kurdes et irakiennes en termes d'équipements, de formation et de renseignements. Cela portera à environ 1.600 le nombre de militaires américains présents dans le pays.

Le président américain avait jusqu'à présent toujours affiché sa volonté de tourner la page d'une décennie de guerre, notamment en retirant les troupes américaines d'Irak fin 2011.

Sur la Syrie, un haut responsable américain a affirmé que les déclarations de M. Obama constituaient sans aucun doute un ordre pour des opérations militaires en Syrie. "Il y aura une action en Syrie", a-t-il dit se refusant à préciser une date pour son lancement.

Si elle a mené plus de 150 frappes en Irak qui se sont révélées déterminantes dans la reprise par l'armée et les forces kurdes de certains secteurs à l'EI, l'administration Obama se trouve dans une position beaucoup plus délicate en Syrie, où elle a désormais un ennemi commun avec M. Assad.

D'ailleurs, la coalition de l'opposition syrienne, tout en saluant l'intention des Etats-Unis de l'aider militairement, a appelé à agir contre le régime Assad dont seul la chute selon elle "peut libérer la région des extrémistes".

En Syrie, le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a annoncé dans une vidéo qu'il allait relâcher les 45 Casques bleus fidjiens enlevés sur le Golan.

Source : AFP

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