Marchés publics en Midi-Pyrénées: le Conseil régional perquisitionné

  • Vue de la salle du conseil régional de Midi-Pyrénées, le 02 avril 2004 à Toulouse lors du vote du nouveau président du conseil
    Vue de la salle du conseil régional de Midi-Pyrénées, le 02 avril 2004 à Toulouse lors du vote du nouveau président du conseil AFP/Archives - Pascal Pavani
  • Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, le 12 septembre à Meaux pour le 100e anniversaire de la bataille de la Marne
    Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, le 12 septembre à Meaux pour le 100e anniversaire de la bataille de la Marne AFP - Martin Bureau
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Centre Presse Aveyron

La police a perquisitionné vendredi les locaux du Conseil régional de Midi-Pyrénées dans le cadre d'une enquête sur des marchés publics de la Région attribués à des proches parents du secrétaire d’État Kader Arif, qui s'est dit complètement étranger à cette affaire.

Cette perquisition est la suite logique de l'ouverture d'une enquête préliminaire mercredi par le parquet de Toulouse à la suite d'un "signalement" déposé lundi par le groupe d'opposition de droite au sein du Conseil régional, "Osons Midi-Pyrénées".

Il s'agit désormais pour le parquet de vérifier si deux sociétés successives, dirigées notamment par le frère puis par des neveux du secrétaire d’État aux Anciens combattants, ont pu bénéficier de favoritisme pour remporter deux marchés pluriannuels d'un montant de plusieurs millions d'euros, ce que le président socialiste de Midi-Pyrénées Martin Malvy dément vigoureusement.

Arrivés au siège du Conseil régional vendredi matin, les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire de Toulouse n'en sont ressortis que vers 16H00, après avoir consulté des documents dans les services administratifs de l'Hôtel de Région, a-t-on appris de source proche du Conseil régional.

Interrogé par l'AFP, le procureur de la République de Toulouse Michel Valet s'est refusé à tout commentaire.

S'agissant d'une enquête préliminaire, une perquisition ne peut se faire qu'avec l'assentiment de l'organisme visé, ce qui a été le cas pour la perquisition de vendredi, selon le service de communication de la Région à l'AFP.

Les policiers reviendront dans les jours qui viennent au Conseil régional pour poursuivre leurs investigations, a précisé cette source, rappelant que M. Malvy s'était "réjoui" dès mercredi soir de l'ouverture de cette enquête qui doit permettre selon lui de lever tout soupçon sur ces marchés et de mettre un terme aux "persiflages".

- "Rien à voir avec ça" -

Au cœur de ce dossier figurent deux sociétés, AWF Music et AWF, qui ont remporté les appels d'offres de la Région pour deux contrats de quatre ans, respectivement en 2009 puis 2014. Les deux sociétés, spécialisées dans la sonorisation et l'éclairage d'événements publics, ont d'ores et déjà empoché 2 millions d'euros pour leurs prestations.

Deux conseillers régionaux UMP ont détaillé mercredi à la presse le fruit de leurs recherches sur ces marchés.

Pointant des "anomalies graves", ils ont notamment affirmé qu'en 2014, deux sociétés, AWF et Access All, avaient répondu à un appel d'offre pour un marché de quatre ans sans plafonnement, mais d'un montant indicatif de 2,8 millions d'euros.

Or, assurent les deux élus UMP, ces deux sociétés avaient été créées le même jour par les mêmes associés, dont des neveux de M. Arif. Le marché avait été dans un premier temps accordé à AWF, puis annulé par le directeur général des services de la Région. Un nouvel appel d'offre avait été lancé et de nouveau remporté par AWF, cette fois-ci seule en lice.

En outre, les deux élus se sont interrogés sur le fait qu'aucune concurrence ne se soit manifestée sur des marchés pourtant importants.

"Des entrepreneurs de la région qui travaillent dans le domaine de l'événementiel nous ont alertés sur le fait qu'ils ne concourraient plus aux appels d'offre de la Région dans ce domaine, parce qu'ils étaient systématiquement écartés", a avancé comme explication la conseillère régionale UMP Élisabeth Pouchelon.

M. Arif, qui outre ses fonctions au gouvernement est un poids-lourd du parti socialiste en Midi-Pyrénées, a déclaré jeudi qu'il n'avait "rien à voir avec ça".

"Ce sont des affaires qui ne me concernent absolument pas (...) Je ne suis pas et je n'ai jamais été conseiller régional", a-t-il déclaré jeudi à la presse, tout en regrettant des "amalgames et des insinuations".

La Région Midi-Pyrénées a fermement démenti toute malversation et menacé de poursuites "toute insinuation" suggérant le "moindre favoritisme".

Martin Malvy s'est lui dit "profondément révolté" par les doutes émis sur la sincérité de ces marchés. "Cela fait 36 ans que j'occupe les fonctions de maire (de Figeac, 1977-2001, ndlr) ou de président de région (depuis 1998, ndlr). Personne n'a jamais entendu dire que Martin Malvy était un élu malhonnête ou se livrant à du favoritisme", a-t-il dit.

Source : AFP

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