Ukraine: les Occidentaux durcissent les sanctions contre Moscou

  • Le président américain Barack Obama lors d'un discours à Washington le 10 septembre 2014
    Le président américain Barack Obama lors d'un discours à Washington le 10 septembre 2014 Pool/AFP/Archives - Saul Loeb
  • Un soldat se repose près de la ville ukrainienne de Volnovakha le 11 septembre 2014
    Un soldat se repose près de la ville ukrainienne de Volnovakha le 11 septembre 2014 AFP - Anatolii Stepanov
  • Des paramilitaires ukrainiens combattent dans la région de Zhytomyr le 11 septembre 2014
    Des paramilitaires ukrainiens combattent dans la région de Zhytomyr le 11 septembre 2014 AFP - Sergei Supinsky
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Centre Presse Aveyron

Les Occidentaux commencent vendredi la mise en œuvre de nouvelles sanctions contre la Russie après que Kiev a reconnu avoir perdu du terrain face aux rebelles, suscitant une menace de riposte de Moscou qui les accuse de miner le processus de paix.

L'Union européenne, suivie quelques heures plus tard par le président américain Barack Obama, ont pris cette décision jeudi.

Quitte à lever ces mesures en fonction de la situation sur le terrain, et surtout si, comme l'a résumé Barack Obama, "la Russie honore entièrement ses engagements" à la suite de l'accord de cessez-le-feu -- globalement respecté -- conclu il y a une semaine entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses.

Après plusieurs jours d'hésitations, ces décisions ont été annoncées après l'aveu jeudi par Kiev que les rebelles avaient étendu leur contrôle de la frontière orientale avec la Russie jusqu'à la mer d'Azov.

L'Otan a aussi annoncé qu'un millier de soldats russes se trouvaient toujours dans l'Est tandis que 20.000 autres restaient massés le long de la frontière. L'Alliance a assuré que "la Russie continue de fournir aux séparatistes des équipements militaires sophistiqués".

- 'Chance pour la paix' -

Au moment où l'économie russe frôle la récession, Moscou - qui a toujours démenti toute implication dans ce conflit - a jugé que "l'UE a pratiquement fait un choix contre le processus de règlement pacifique de la crise ukrainienne".

"Donnez enfin aux gens une chance pour la paix", a lancé le ministère russe des Affaires étrangères, alors que le conflit ukrainien a fait plus de 2.700 morts.

En fonction de l'évaluation d'ici à fin septembre des progrès sur le terrain, l'UE a assuré qu'elle pourrait "suspendre" voire "abroger" ces nouvelles sanctions, qui ont fait plonger la monnaie russe à un nouveau record de faiblesse face au dollar.

Les Etats-Unis se sont aussi dits prêts à lever les sanctions, le cas échéant.

Après plusieurs jours d'atermoiement, les 28 Etats membres de l'UE ont décidé d'ajouter vendredi 24 personnalités, "dont les nouveaux dirigeants du Donbass, les membres du gouvernement de Crimée ainsi que des décideurs et oligarques russes" à sa liste de personnes et entités visées par des sanctions ciblées, qui en comptera désormais 119.

- Défense et énergie ciblées -

Les nouvelles sanctions interdisent aussi tout financement de la dette de trois entreprises russes du secteur de la défense et trois de l'énergie, dont les compagnies pétrolières Rosneft et Transneft, ainsi que la branche pétrolière du géant Gazprom.

Alors que le président ukrainien Petro Porochenko a promis plus d'autonomie aux régions de Donetsk et Lougansk, fiefs rebelles qui veulent leur indépendance, Kiev a pour la première fois reconnu jeudi que les insurgés contrôlent une large zone de la frontière orientale avec la Russie jusqu'à la mer d'Azov.

Cet état de fait avait été partiellement constaté par des équipes de l'AFP en août après une contre-offensive insurgée en direction des villes stratégiques côtières du sud de la région de Donetsk, au bord de la mer d'Azov.

Si les rebelles s'emparaient du port de Marioupol, dernière grande ville ukrainienne encore sous contrôle de l'armée, cela permettrait de créer un pont terrestre entre la frontière russe et la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars par la Russie.

"L'Otan continue d'appeler la Russie à trouver une solution politique à la crise, de concert avec la communauté internationale et le gouvernement ukrainien", a indiqué une source militaire, précisant que l'Alliance, accusée par Vladimir Poutine d'être "du parti de la guerre", était "toujours très préoccupée par la crise Russie/Ukraine".

Sur le front de l'énergie, la Pologne a ajouté une note d'inquiétude en reprochant jeudi au gazier russe Gazprom d'avoir réduit de près de moitié ses livraisons, une mesure semblant traduire la volonté de Moscou d'empêcher l'approvisionnement de l'Ukraine en "flux inversé" et de lancer un avertissement à l'UE.

Le géant russe a aussitôt qualifié cette annonce d'"incorrecte", car "les exportations vers la Pologne restaient exactement aux mêmes volumes que les jours précédents".

L'Autriche et la Slovaquie ont également rapporté une baisse des livraisons de gaz russe, respectivement de 15% et 10%.

Un bras-de-fer entre Kiev et Moscou sur le paiement d'une dette gazière en juin avait abouti à la coupure des approvisionnements en gaz russe à l'Ukraine, contraignant Kiev à se tourner vers ses partenaires occidentaux.

Source : AFP

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